Focus | Crèche et relais petite enfance intercommunaux, Espalion — Atelier ORRA et WIP Architecture
Le projet de crèche à Espalion, situé en bordure du chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle et niché dans un environnement naturel exceptionnel, s’intègre harmonieusement dans le paysage de la vallée du Lot. Conçu en contrebas du château de Calmont d’Olt, ce projet utilise intelligemment la topographie du site et le vocabulaire architectural local pour créer un bâtiment qui respecte l’environnement tout en répondant aux besoins des enfants et du personnel.
La crèche, pensée comme un élément abstrait et horizontal, est entourée de voiles en béton damé sur le site. Ces voiles rappellent les clôtures en pierre sèche qui entourent les prairies et les fermes environnantes, tout en offrant une protection aux enfants, à la manière d’un écrin.
Le bâtiment utilise des ouvertures stratégiquement positionnées pour maximiser la lumière naturelle et offrir des vues panoramiques sur les monts d’Aubrac. Cette approche favorise une interaction visuelle entre l’intérieur et l’extérieur, tout en assurant une économie d’énergie grâce à la réduction de l’utilisation d’éclairage artificiel.
L’intégration de la crèche au paysage est au cœur du projet, avec une architecture discrète qui s’inspire des savoir-faire locaux et des matériaux bruts. Chaque détail est soigné pour respecter l’environnement, créant un équilibre entre la structure et les espaces. L’utilisation de matériaux locaux, comme le béton de site élaboré à partir de granulats de déconstruction, et la charpente en bois lamellé-collé préfabriqué, témoigne de l’engagement du projet envers l’écoconstruction.
Le bâtiment est compact et fonctionnel, avec une organisation fluide des espaces pour optimiser les flux de circulation. Chaque section de la crèche, des dortoirs aux salles de vie, est pensée pour répondre aux besoins des enfants et du personnel, tout en minimisant la consommation d’énergie. Les patios et les cloisons vitrées permettent une diffusion naturelle de la lumière, créant une atmosphère lumineuse et accueillante.
L’approche architecturale repose sur des principes de simplicité et de durabilité. La production de chaleur est assurée par une pompe à chaleur et des planchers chauffants, tandis qu’une ventilation naturelle et une isolation performante réduisent les besoins énergétiques. Des dispositifs techniques, comme la gestion des réseaux et des toitures en pente, ont été conçus pour minimiser les nuisances acoustiques et assurer une étanchéité durable. Enfin, la collaboration avec les artisans locaux et les bureaux d’études a permis de valoriser le savoir-faire artisanal tout en développant des méthodes de construction innovantes.
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Focus | Pôle de Santé libéral et ambulatoire Simone Iff, Alençon — Antonin Ziegler
Le pôle de santé libéral et ambulatoire Simone Iff, situé au cœur d’Alençon, répond aux défis de la désertification médicale et à la revitalisation des villes moyennes. Avec ses 21 cabinets médicaux et paramédicaux, il pourrait accueillir jusqu’à 90 000 patients par an, devenant un point de référence pour l’accès aux soins dans un territoire économiquement et socialement fragile.
Implanté dans un ensemble de bâtiments du XIXe siècle, cet équipement s’intègre dans le Site Patrimonial Remarquable (SPR) d’Alençon, tout en étant résolument tourné vers l’avenir. Le projet, mené par l’architecte Antonin Ziegler en collaboration avec la commune et la SHEMA, allie respect du patrimoine et audace architecturale. Les façades historiques ont été restaurées, et une extension contemporaine en R+1, d’une grande sobriété, s’inscrit dans l’échelle du bâti résidentiel environnant. Cette intervention vise à préserver le caractère morcelé du paysage urbain, tout en insufflant une nouvelle modernité à l’ensemble.
Un élément clé du projet est l’ajout d’une passerelle extérieure qui relie les différents bâtiments. Ce lien, symbolique et fonctionnel, assure une continuité des circulations tout en résolvant les disparités de niveaux entre les bâtiments. Cette passerelle facilite l’accessibilité des personnes à mobilité réduite, priorité majeure du projet, en leur offrant un cheminement fluide sans qu’elles aient à utiliser de multiples ascenseurs.
Le dialogue entre passé et présent se poursuit avec l’utilisation de matériaux tels que la brique, en résonance avec la pierre des bâtiments historiques. Les façades de l’extension, subtilement texturées, alternent des nuances de gris et de beige, créant des variations qui ancrent le projet dans une modernité respectueuse de son contexte.
À l’intérieur, les espaces ont été réaménagés pour répondre aux besoins spécifiques des praticiens. La lumière naturelle inonde le hall d’entrée grâce à une verrière ajoutée, et de larges baies vitrées s’ouvrent sur le parc en rez-de-jardin, renforçant l’accueil et le confort des patients.
Accessible à pied, à vélo ou en voiture, ce pôle de santé est conçu pour accueillir les publics les plus fragiles. Il incarne une architecture au service des habitants, ouverte, généreuse et résolument contemporaine, tout en s’intégrant harmonieusement dans le tissu historique d’Alençon. Le projet porte les valeurs de Simone Iff – courage, générosité et conviction – en offrant un lieu de soins et d’inclusion pour tous.
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Entrée en matière | Lumière plurielle : les dernières tendances
Elle est l’élément indispensable pour faire vivre un intérieur. La lumière est depuis toujours le centre d’attention des designers d’intérieur, cherchant à créer une ambiance, une atmosphère, venant conférer à l’espace son identité par le jeu d’ombre et de lumière. Choyée par les créateurs pour la pluralité de ses formats et l’infinité de ses possibles, la lampe dans tous ses états continue aujourd’hui de surprendre. Suspensions, appliques murales, lampadaires, mais aussi lampes de table devenues la tendance forte du moment, la lumière est encore loin de passer dans l’ombre.
L’applique Volant, par Ross Gardam
La vocation première d’un luminaire ne réside pas toujours dans sa capacité à illuminer un espace de manière fonctionnelle. Les appliques murales en sont un parfait exemple, à l’image de l’applique Volant dessinée par Ross Gardam. Faite de verre et de laiton, elle apporte une faible luminosité, tendant à créer une atmosphère plus qu’à éclairer l’espace. Disponibles dans une finition en verre cannelé ou dépoli, les luminaires diffusent une lumière douce et chaude, le métal venant apporter un caractère solaire à l’objet. De manière à faire ressortir le laiton en contraste avec le verre, les lampes sont fixées au mur par un châssis reprenant ce métal, permettant de faire dialoguer les deux matières.
[www.rossgardam.com.au]
Snoopy in navy blue, Flos
Visuel à la une
Créateur de luminaires iconiques depuis des décennies, Flos continue de réinventer ses collections, dépoussiérant les inimitables du passé pour continuer de les faire exister dans le présent. En 2024, c’est l’icône Snoopy, imaginée par Achille et Pier Giacomo Castiglioni en 1967, qui s’est vue réinventée. La lampe de table au design ludique et intemporel renaît cette année dans un nouveau coloris, le bleu navy. Une teinte sélectionnée en raison d’une autre collaboration ayant uni les deux frères designers et Flos, la lampe Sciuko designée
en 1966 et faisant usage de ce même bleu navy. L’occasion pour Flos de démontrer que ses classiques ne disparaissent pas du paysage design.
[www.flos.com]
Sunday Light, par Sunday Lightings
La reproduction de la lumière naturelle du soleil fait depuis longtemps l’objet de nombreuses expérimentations chez les designers. Le dernier objet en date tendant à remplir cet objectif a été pensé par le studio Sunday Lightings qui présentait à la rentrée 2024 son plafonnier Sunday Light. Derrière ce projet se trouve toute une technologie, visant à reproduire les mêmes sensations qu’une journée ensoleillée. Pour produire cet effet, les designers ont fait appel à une LED d’une très grande puissance de 30 000 lumens, refroidie par un système d’irrigation d’eau circulant dans la structure. D’après les créateurs de la Sunday Light, 30 minutes passées sous leur lumière correspondrait à l’apport quotidien recommandé.
[www.sundaylight.cc]
Chandelier King, Lee Broom
La question de la lumière dans des pièces de grandes dimensions est une problématique depuis la nuit des temps. Par le passé, les chandeliers ont répondu à cet enjeu de manière monumentale, et après une longue période de sobriété, le faste semble revenir dans les intérieurs avec des pièces surdimensionnées, jouant également sur l’emploi de matériaux nobles. Le chandelier King présenté par le designer Lee Broom lors de la dernière London Design Week en est un exemple concret. Avec des dimensions maximales pouvant
atteindre 1,20 mètre mètres de largeur, la lampe vient se présenter comme une pièce de résistance.
[www.leebroom.com]
La-De-Da, par Nightworks
Le studio Nightworks, néo-zélandais, a puisé l’inspiration dans l’univers de l’industrie automobile pour sa dernière création en date, la suspension La-De-Da. En observant le travail des machines pliant le métal, les designers réalisent que les méthodes de manufacture employées permettent au métal pressé en couches ondulées de créer des jeux d’ombre et de lumière. Ils imaginent alors cette suspension tout en courbe et mouvement. Un objet aux formes arrondies qui vise également à disrupter l’espace architectural.
[www.nightworksstudio.com]
Peel, Sissel Gram Warringa pour Frandsen
La création de divers points lumineux est cruciale dans un intérieur. Elle permet de produire des différences de niveaux, mais aussi des points de focalisation variés dans une unique pièce. Pour permettre la création de cette atmosphère, les lampes de table sont un incontournable, venant apporter des touches lumineuses dans des espaces clés. Parmi les nouveautés de cette saison, la lampe Peel dessinée par Sissel Gram Warringa pour la marque danoise Frandsen. S’inscrivant dans la tendance métallique, elle est constituée d’une unique feuille d’acier inoxydable enroulée sur elle-même.
[www.frandsen.com]
Par Aurore de Granier
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Création | À Malmö, le design suédois est jeune et sans complexe
Ludique, parfois rebelle, mais surtout créatif et audacieux : voilà les adjectifs qui pourraient résumer l’état de la jeune garde du design suédois méridional, lors de l’édition 2024 des Southern Sweden Design Days, à Malmö. Libérée des poncifs du modernisme scandinave de ses aînés, cette scène locale au design dynamique, coloré, souvent expérimental, s’est illustrée sur le thème du « Care ». Focus sur quelques projets et designers remarqués.
Impulsé par Malmö, l’Institut suédois et Form/Design Center, espace dédié à l’art, à l’architecture et au design, la quatrième édition des Southern Sweden Design Days (ou SSDD) s’est déroulée du 23 au 26 mai dernier, dans 70 lieux comme le parc des expositions Lokstallarna, mais aussi des galeries, entrepôts, showrooms, bureaux d’architecture et de design, au cœur de la ville. Dans cette paisible commune, riche de 185 nationalités, et à la population jeune – 40 % de ses 350 000 habitants ont moins de
40 ans –, ce festival international a proposé aux visiteurs un design rafraîchissant, polysémique, à travers 166 événements dont des séminaires, ateliers et expositions. « En 2021, les SSDD ont été créés pour offrir à nos designers une plateforme alternative, afin qu’ils présentent leur conception de la durabilité, de la collaboration, du développement et de l’innovation, explique Terese Alstin, responsable en développement stratégique du Design à Form/Design Center. Sur l’humble modèle de la Dutch Design Week (DDW), à Eindhoven, cet événement démocratique, inclusif, conviant des designers indépendants et des petits studios, logés à la même enseigne que les grandes marques et entreprises, a un objectif plus conceptuel que commercial. Des créateurs, des architectes, des universitaires,des chercheurs, mais aussi le secteur public et diverses organisations dialoguent pendant quatre jours sur des questions d’avenir, avec le public. »
Cette année, place au thème du soin. « Care ? Cela signifie s’occuper des besoins d’autrui, mais aussi, pour certains, faire attention aux détails, à l’espace, à la gestion d’une entreprise, au choix d’un matériau spécifique, recyclé, pour transformer, au lieu de construire du neuf, ajoute-t-elle. Pour d’autres, cela a trait à la santé physique et mentale. Ce thème incite aussi à faire entendre sa voix, à agir pour lutter contre le changement climatique. » En résumé, un sujet transversal, indéniablement tendance, couvrant un éventail inépuisable de sujets sous-jacents.
Parmi la kyrielle d’événement interrogeant l’architecture et l’espace public, l’art et les objets, la mode, le textile mais aussi le mobilier, l’artisanat, les matériaux, le recyclage, ou encore le design social, voici une sélection complètement subjective de cinq projets et designers remarqués.
Curieux, humain, ouvert, le design de la Suède méridionale est ainsi le produit d’une scène généreuse, plus libre que celle, plus établie, de Stockholm. « Ici, les designers n’essaient pas d’entrer dans un moule, souligne encore Terese Alstin. Ils ont le courage de faire ce qu’ils veulent, avec la conviction que tout est possible. Tout cela contribue à créer à Malmö un climat unique, un terrain fertile où les genres, les expressions, les styles et les goûts se mélangent. »
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Territoire | Bagneux, une histoire en blanc
Nom ? Bagneux. Spécificité ? Commune de la première couronne. Adresse ? Stratégique ! La municipalité est en effet située, plein sud, aux portes de Paris. Pour autant, ce territoire des Hauts-de-Seine n’a pas connu la fortune de ses voisines alto-séquanaises, Issy-les-Moulineaux en tête. En cause de cette situation, une mauvaise connexion au réseau de transports publics.
Bagneux, une histoire en blanc
Aujourd’hui, la métropole du Grand Paris se fait particulièrement dynamique. Codic, dans ces circonstances, a vu, au début des années 2010, dans ce secteur oublié des investisseurs, une opportunité rare. Un terrain est stratégiquement acheté puis un second avec l’espoir enthousiaste que l’équipe municipale orchestre, de son côté, une véritable transformation urbaine. À cette époque, elle se trouve pleinement mobilisée pour acter l’essor méridien du métro parisien déjà déclaré d’utilité publique en 2005.
L’opération n’est cependant véritablement officialisée qu’en juillet 2015 avec un premier coup de pioche symbolisant le départ de ce chantier exceptionnel. À cette époque, Codic engage des études pour la création d’un premier immeuble de bureaux en blanc : Résonance. Dans ce même élan, la Municipalité vote le réaménagement de son entrée de ville en créant la ZAC Victor-Hugo. À l’issue de cette étape, elle confie l’élaboration d’un plan d’urbanisme à l’agence Arte Charpentier.
« La ville avait des ambitions pour ce site. Si tout n’était pas encore défini, nous souhaitions voir émerger un ensemble mixte associant bureaux, logements sociaux, logements en accession, crèche et jardins. Pour mener à bien cette transformation urbaine, nous avions mis en place une ZAC. L’arrivée de Codic a ainsi correspondu au début d’une opération urbaine d’ampleur » Yasmine Boudjenah, Première adjointe à la maire de Bagneux
ZAC Victor-Hugo, un écoquartier aux portes de Paris
« Nous avons mené, il y a plus de dix ans, sur ce site, une analyse urbaine dont l’objectif était la valorisation des emplacements commerciaux », débute Jérôme Le Gall, directeur général délégué d’Arte Charpentier. Aux yeux de l’agence, ce premier exercice dépassait nécessairement les limites fixées. En réalité, il s’agissait, à travers cette commande, de poser la question de l’espace public et de son rôle. Fort de cette approche élargie, le projet a pris une dimension urbaine et environnementale inattendue. « Nous avons par ailleurs découvert, pendant cette étude, un chapelet d’espaces libres – des parkings et des délaissés urbains – formant une véritable potentialité. Il était alors important que la Ville se saisisse de ce sujet pour penser une transformation à l’échelle urbaine », dit-il. La ZAC (Zone d’aménagement concerté) Victor-Hugo n’est pas encore votée mais, à la lumière de ces études, l’opération d’aménagement est sérieusement envisagée.
Ce projet est alors confié de prime abord à la SEMABA, l’aménageur de la ville, puis, face à l’étendue de la mission, à la SADEV 94, qui, lors d’un appel d’offres, confirme avec la Ville le choix d’Arte Charpentier pour repenser l’ensemble de ce territoire.
« L’immeuble proposé par Codic et Nexity et conçu par l’agence d’architecture Brenac & Gonzalez & Associés présentait une qualité de vie idéale pour les anciennes équipes de Mondadori France grâce à son architecture, mais aussi à son emplacement. » Carmine Perna, CEO de Mondadori Retail, ancien directeur général, Mondadori France Premier locataire de Network I
À ce moment, le Grand Paris Express prend forme. Bagneux, en plus de la ligne 4, doit bénéficier à l’horizon 2025 de la ligne 15. « S’il s’agissait en premier lieu de densifier la ville, il est désormais question, à l’aune de cette nouvelle annonce, de l’intensifier tout en valorisant la présence de nature en ville », se souvient Nathalie Leroy, paysagiste, directrice du pôle Territoire d’Arte Charpentier.
L’analyse opérée par l’agence d’architecture et d’urbanisme souligne combien ce secteur au nord de la commune est important. Il est toutefois composé de grandes entités foncières, qui sont pour la plupart fermées. « Nous constations l’absence de continuité dans les usages et dans les perceptions. Toutes ces grandes parcelles étaient encerclées de murs créant d’importantes césures », analyse-t-elle. L’enjeu du plan imaginé est de retrouver une échelle d’îlot pour recomposer la ville. Il s’agit en outre de créer des traversées et des porosités. « Dans cet esprit, il nous fallait penser la requalification d’un ensemble urbain en créant des relations avec le bâti qui puissent valoriser l’espace public », explique Jérôme Le Gall.
«Ces trois immeubles sont à bien des égards exemplaires, ils sont le fruit d’une action dans la durée. L’enchaînement de ces projets sur quinze ans illustre cette détermination à agir sur le long terme. Notre persévérance est le fruit d’une vision prospective, que nous jugeons essentielle dans la pratique quotidienne de notre métier. » Yann Le Gall, Directeur général, Codic France
La parcelle acquise par Codic – laquelle dispose d’un grand jardin – est ainsi jugée trop importante ; Arte Charpentier propose de diviser le terrain pour faire de la partie la plus arborée un parc public. Côté route départementale, l’immeuble, plus compact, pourra former un front bâti à même de protéger ce nouveau poumon vert pensé pour être « partagé ». Des réunions de concertation sont à ce sujet organisées par la Ville, Codic y prend part et une association est, en fin de compte, choisie pour animer et cultiver cet espace. « Nous avons avec la Municipalité et l’aménageur édité une charte, autrement dit un principe de fonctionnement assurant une ouverture de ce jardin sur l’extérieur. Il ne devait pas seulement être destiné aux seuls habitants mais à tous les usagers du quartier, y compris ceux qui viennent y travailler », précise Nathalie Leroy, qui voit dans cette approche l’illustration même d’un projet ambitieux d’écoquartier soucieux de sociabilité.
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Histoire de marque | VELUX : faire entrer la lumière
La lumière naturelle dans un intérieur est le point clef de n’importe quel projet architectural. Depuis maintenant plus de 80 ans, le groupe Velux répond à ce besoin grâce à ses fenêtres de toit. Portrait d’une marque visionnaire.
La genèse d’un succès mondial
Aujourd’hui les fenêtres de toit de la marque Velux font partie intégrante du paysage architectural. Mais au moment de sa création, l’entreprise vient révolutionner le monde du bâti. Nous sommes au Danemark, en 1942. Un appel d’offres est lancé par deux écoles qui souhaitent intégrer à leurs toitures des ouvertures vitrées. Un entrepreneur spécialisé dans les toitures en verre, nommé Villum Kann Rasmussen, est choisi pour ce projet. Il dessine et réalise alors une fenêtre novatrice dans sa conception, comme l’expliquent les équipes de la marque : « Cette fenêtre innovante se compose de bois à l’intérieur et de zinc à l’extérieur. La fenêtre est également conçue pour éviter la formation de condensation et le verre est monté sur un cadre sans mastic. La fenêtre de toit est ainsi parfaitement étanche et ne nécessite pratiquement pas d’entretien. Elle présente des dimensions standards correspondant à la distance habituelle entre les chevrons de toit des maisons danoises. La nouvelle fenêtre est baptisée VELUX, mot formé de « VE » pour ventilation et « LUX » pour lumière. La marque VELUX est déposée au Danemark le 3 octobre 1942 ».
La fenêtre de toit telle que nous la connaissons est alors née. Villum Kann Rasmussen réalise quelques modifications sur son premier projet, l’équipant notamment d’une charnière-pivot permettant au vitrage de pivoter sur son axe. Le brevet est déposé quelques années après la création du premier Velux, en 1945, posant les jalons d’une réussite mondiale. Rapidement, le concept séduit à l’étranger, et la société grandit, faisant de la fenêtre de toit un nouvel indispensable de l’architecture moderne.
L’importance de la lumière naturelle
Au cœur des réalisations Velux, se trouve la valeur donnée à la lumière naturelle dans un intérieur. Sous les pièces à vivre sous les toits, ces ouvertures viennent agrandir l’espace et offrir des solutions d’aération, conférant un nouvel attrait aux pièces situées au dernier étage. L’adaptabilité du système imaginé il y a plus de 80 ans s’est aujourd’hui développée en une large gamme de produits, venant s’ajuster pour créer des solutions pour ainsi dire sur mesure. Verrière deux en un, combinaison de fenêtres de toit, mais aussi verrière balcon, sont autant d’options du catalogue Velux.La lumière, mais aussi la protection thermique. Les solutions Velux sont aujourd’hui équipées de stores, permettant de réguler la chaleur, ou de renforcer l’isolation au froid. Engagée pour des solutions plus écologiques, la marque propose notamment une version à énergie solaire.
Au-delà du cadre de la fenêtre, Velux Living Places
Si l’aventure Velux a débuté par la création d’une fenêtre de toit, la société continue de se développer et élargit ses horizons. Engagé pour un mode de vie plus respectueux de l’environnement, Velux imagine en avril 2023 des bâtiments expérimentaux baptisés « Living Places » dans la ville de Copenhague, conçus dans un objectif d’émissions de CO2 réduites au maximum. « Les matériaux, modèles et techniques de construction ont été soigneusement étudiés afin de réduire l’impact sur l’environnement et d’améliorer la santé des occupants. L’objectif de ce projet est de démontrer qu’il est possible d’atteindre une empreinte carbone trois fois plus faible que celle des maisons danoises classiques, tout en améliorant par trois le climat intérieur, et ce de façon abordable et évolutive. » Une nouvelle étape dans l’histoire de Velux, s’inscrivant dans l’ADN visionnaire de la société danoise.