Dossier sociétal | ANRU : de la démolition aveugle à la renaissance éclairée ?

Vingt ans après sa création, l’Agence Nationale pour la Rénovation Urbaine (ANRU) est de plus en plus remise en question dans un contexte d’évolution de la ville portant toujours davantage les enjeux vers la préservation plutôt que la démolition. En effet, l’octroi de ses fonds restant largement conditionné à la destruction de logements est une logique en décalage avec les priorités environnementales, patrimoniales et sociales actuelles. Malgré les critiques, plusieurs quartiers ont réussi leur métamorphose et la poursuite de l’ANRU reste essentielle pour la transformation de grands ensembles, dont certains sont des icônes architecturales.

Créée en 2003 par la loi Borloo, l’Agence Nationale pour la Rénovation Urbaine (ANRU) s’est donné pour mission de transformer en profondeur les quartiers en difficulté, répondant à l’urgence de revitaliser un parc social dégradé et de désenclaver des zones marquées par la précarité. Cette ambition s’est traduite par deux programmes phares : tout d’abord le Programme National de Rénovation Urbaine (PNRU, 2004-2020), doté de 12 milliards d’euros, qui a permis de restructurer 546 quartiers en métropole et en outre-mer. Clôturé en 2021, il a laissé place au Nouveau Programme National de Renouvellement Urbain (NPNRU, 2014-2030), dont l’enveloppe de 10 milliards d’euros est consacrée à la transformation de 450 quartiers prioritaires.

Une agence en crise

En vingt ans, l’action de l’ANRU a laissé une empreinte massive sur le territoire français : 700 quartiers touchés, plus de 5 millions de personnes concernées, un chantier à l’échelle nationale incluant la métropole et les Outre-mer. Dès sa création, l’ANRU a opéré une sélection ciblée, concentrant son intervention sur les Zones Urbaines Sensibles (ZUS), les espaces concernés par les Contrats Urbains de Cohésion Sociale avant 2014, puis sur les Quartiers Prioritaires de la Ville (QPV). Fait marquant : 70 % des financements se sont concentrés sur seulement 215 quartiers prioritaires. Cette transformation s’est traduite par une gigantesque mécanique de démolitions : 164 400 logements sociaux furent détruits durant l’ANRU 1. Le bilan de 142 000 logements construits, 408 500 réhabilités et 385 400 résidentialisés est bien en deçà des ambitions nationales, alors même que la demande de logements sociaux atteint des records. Face à la crise du logement abordable à laquelle s’additionnent les problématiques de l’urgence climatique et de la raréfaction des ressources, la stratégie systématique de démolition montre ses limites. Alors que l’architecture contemporaine évolue vers une valorisation de l’existant et une compréhension élargie du patrimoine des grands ensembles, l’ANRU persiste dans une approche rigide où la démolition demeure l’outil privilégié de la rénovation urbaine. Cette méthode ignore les impacts dévastateurs qu’elle inflige tant aux habitants qu’à l’environnement. De nombreux résidents expriment un attachement profond à leur quartier, souvent lié à des qualités spatiales reconnues : plans traversants, vues dégagées, espaces communs propices aux échanges sociaux. Ces éléments contribuent à un véritable bien-être, souvent balayé par des politiques aveugles aux réalités du terrain. En persistant dans ses schémas hérités du passé, l’ANRU semble au bout d’un cycle. L’heure est venue de réinventer ses méthodes pour répondre efficacement aux enjeux contemporains.

Stop démolitions ANRU

Face aux vagues successives de destructions imposées, la contestation s’intensifie. Dès 2004, la Coordination anti-démolition des quartiers populaires d’Île-de-France voit le jour, portée par l’initiative de collectifs d’habitants alarmés par la brutalité des politiques de renouvellement urbain. Leur constat est cinglant : ces projets sont réalisés « sans les habitants et contre eux ». Un manifeste publié en 2008 réclamait déjà un moratoire sur tous les projets de l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (ANRU), exigeant une participation active des locataires dans les décisions qui façonnent leur quotidien. Aujourd’hui, la mobilisation prend de l’ampleur. Des collectifs d’habitants, désormais épaulés par un large éventail de professionnels – défenseurs du patrimoine, architectes, ingénieurs, sociologues – s’unissent au sein d’un collectif national au nom explicite : « Stop aux démolitions ANRU ». Revendiquant l’arrêt immédiat de tous les projets ANRU en cours, il demande lui aussi un moratoire sur ces transformations urbaines. Cette coordination espère désormais que les mobilisations croissantes permettront enfin de remettre en question le système de démolition-reconstruction à l’œuvre depuis plus de vingt ans.

Promesses trahies : mixité sociale, désenclavement, attractivité

L’ANRU s’est bâtie sur une triple promesse : mixité sociale, attractivité, désenclavement. Un triptyque ambitieux qui peine pourtant à se traduire sur le terrain. Derrière l’objectif affiché d’une « mixité sociale » capable d’attirer les classes moyennes et supérieures vers des quartiers populaires, se cache une réalité bien moins reluisante. Ce concept flou, brandi comme une solution universelle, reste pour beaucoup une illusion persistante. L’idée d’une cohabitation harmonieuse et d’une élévation sociale pour les habitants de ces quartiers se heurte à un constat brutal : les classes moyennes ne viennent pas. Malgré les efforts de diversification du logement, peu de familles aisées s’installent dans ces quartiers. Le phénomène de ghettoïsation persiste, car le stigmate social attaché à ces zones reste fort. De plus, un paradoxe sociologique persiste : de nombreuses études montrent que les habitants des quartiers populaires préfèrent rester entre eux. Ainsi, la mixité imposée ne répond pas nécessairement à une demande sociale réelle et la fameuse « gentrification culturelle », prônée par l’ANRU, reste un vœu pieux. La greffe ne prend pas, au mieux, elle transforme la ville en une mosaïque de territoires fragmentés et déséquilibrés.

Les appartements sont prolongés par des terrasses de pleine terre dont les 40cm d’épaisseur permettent le développement d’arbres au racines horizontales © Fabrice Gaboriau

Un outil d’État qui échappe aux collectivités

L’ANRU est née pour centraliser la rénovation urbaine, fédérant État, collectivités locales et acteurs privés autour d’un outil unique de financement et de décision. Présentée comme un « rêve collectif » susceptible de relancer la politique de la ville, elle s’est finalement imposée comme un dispositif autonome, piloté par un Établissement Public Industriel et Commercial, garantissant en apparence une action décentralisée : les collectivités locales sont placées en position de demandeurs car l’accès aux financements ne repose plus sur des enveloppes budgétaires pré-établies, mais sur une logique d’appels à projets. Au final, les villes se retrouvent en concurrence pour obtenir des subventions. Leur réussite dépend moins de leurs besoins réels que de leur capacité à formater leurs projets selon les critères de l’Agence. Cette dépendance pousse les collectivités à adapter leurs ambitions à des standards définis ailleurs. Ainsi ce dispositif, prétendant libérer les initiatives locales, enserre en réalité les projets dans un moule centralisé. Les collectivités n’ont d’autre choix que de s’y plier, quitte à s’éloigner des attentes des habitants. L’État, par l’ANRU, impose une vision uniforme de la rénovation urbaine, marginalisant les initiatives locales.

Réussites incontestables

L’ANRU, malgré les critiques qui l’entourent, a aussi son lot de réussites. Depuis sa création, des centaines de quartiers ont été transformés en profondeur, améliorant durablement le cadre de vie de leurs habitants. On se rappelle à cette occasion la transformation extraordinaire des grandes barres du Grand Parc à Bordeaux par l’agence Lacaton & Vassal. La résistance a été nécessaire, mais elle a porté ses fruits.

À Rennes, par exemple, dans le quartier Maurepas, les élus ont mené un combat acharné pour réhabiliter plutôt que démolir. Leur persévérance a payé. Les réhabilitations de barres et de tours ont été confiées à des architectes de talent (Robain et Guieysse avec BMC2 ; h2o architectes) dont les projets approfondis dépassent de loin la seule cosmétique de la façade thermique. En parallèle, la culture est moteur de renouveau.

Ainsi, une annexe du Musée des Beaux-Arts s’est installée au rez-de-chaussée de la grande barre surnommée « La Banane » pour sa forme courbe. L’inauguration récente de cet espace a été marquée par une magnifique exposition collaborative, conçue main dans la main avec les habitants eux-mêmes.

Prolonger et prendre soin

Alors que les projets ANRU se multiplient sur le territoire, l’importance de confier la maîtrise d’œuvre à des équipes capables de révéler et d’exploiter tout le potentiel d’un lieu devient cruciale. Le cas emblématique de la cité-jardin de La Maladrerie, à Aubervilliers, en pleine mutation, illustre parfaitement cet enjeu. S’étendant sur huit hectares et regroupant 900 logements tous uniques, La Maladrerie, labelisée « Patrimoine du XXe siècle », incarne une vision urbaine audacieuse, mêlant espaces verts et rues piétonnes partiellement protégées par le bâti. L’architecte Renée Gailhoustet, tardivement récompensée par de multiples prix nationaux et internationaux, y a déployé un urbanisme fait de courbes et d’obliques, fusionnant parfaitement avec la ville existante. Étudiants en architecture et professionnels du monde entier viennent visiter le site. C’est un quartier où l’on cultive autant la mixité sociale que les terrasses pleine terre, qu’il est possible d’entretenir à moindre coût par le réseau d’entraide, « Jardins à tous les étages ». Précurseur des écoquartiers, La Maladrerie est une réserve de biodiversité et un îlot de fraîcheur : les relevés thermiques montrent jusqu’à 4 à 5 degrés de moins que la moyenne lors des pics de chaleur estivaux.

Malgré ses nombreuses qualités, La Maladrerie reste incomprise et suscite de vives inquiétudes à l’heure où le projet ANRU impose ses choix. Si le Collectif des associations et habitants de La Maladrerie, particulièrement actif, a réussi à écarter la menace de résidentialisation et de démolition partielle, l’avenir des espaces publics, intrinsèquement liés à l’architecture singulière de Gailhoustet, qui les a dessinés, demeure incertain. Les premières pistes proposées par les acteurs du projet laissent sceptiques : fermeture de porches, suppression de passages, démolition d’un jardin de biodiversité et de deux immeubles attenants, jouxtant La Maladrerie. Ces bâtiments, baptisés « Les Joyeux », techniquement fiables, ne nécessitent qu’une réhabilitation simple. Ils abritent 80 familles, dont beaucoup sont copropriétaires et refusent fermement d’être délogées. La volonté de la municipalité et de Plaine Commune de faire table rase interpelle, d’autant plus que ces immeubles, bien intégrés au tissu urbain, participent à la cohérence de l’ensemble.

L’architecte Anne Lacaton, farouchement opposée aux démolitions injustifiées, propose une méthode différente. Pour elle, la démolition ne doit jamais être un réflexe mais une exception, justifiée uniquement par une réelle nécessité. Toute rénovation urbaine doit débuter par un diagnostic de valorisation, qui prenne en compte les qualités architecturales existantes, leur entretien, leur préservation et l’écoute des habitants. Il s’agit avant tout de renforcer la dignité de vivre dans ces espaces et de soutenir la fierté de ceux qui les habitent. Ce chantier intellectuel est urgent. De plus, il faut reconnaître la raison pour laquelle ces quartiers ont été délaissés par les pouvoirs publics depuis leur construction et mettre en place un cadre pérenne pour leur entretien. Car si l’on persiste à sacrifier ce qui fonctionne au nom d’une modernisation aveugle, on risque de détruire davantage que du bâti : c’est un pan entier de l’histoire urbaine et sociale qui serait irrémédiablement perdu.

Par Sophie Trelcat
Visuel à la une : La Cité jardin de la Maladrerie à Aubervilliers a été conçue par Renée Gailhoustet avec Yves et Luc Euvremer, Vincent Fidon, Magda Thomsen, Gilles Jacquemot et Katherine Fiumani, entre 1975 et 1989 © Fabrice Gaboriau

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Territoire | Clichy-la-Garenne, une ville humaine et surprenante

Des îlots de verdure, des édifices anciens, des constructions modernes… découvrir ou redécouvrir Clichy-la-Garenne. Malgré l’importance de son développement, Clichy conserve son caractère de « village ». Avec le souci constant de préserver son équilibre, son identité́ et ses traditions, la Ville construit son avenir. À travers une politique de logement adaptée à sa population, une volonté́ de développer de nombreux espaces verts et les circulations douces, Clichy se rénove constamment pour être une ville en phase avec son époque, attractive et dynamique au cœur du Grand Paris.

Un patrimoine remarquable

Une architecture remarquable, témoin silencieux de l’histoire où chaque façade raconte une part de l’identité de la ville, entre héritage et innovation.

Pavillon Vendôme

Ce domaine du XVIIe siècle comprenait à l’origine une grande basse-cour, des bâtiments, des jardins clos par des murs, des arbres fruitiers ainsi qu’une ferme et de nombreux terrains. Une porte cochère remarquable réalisée par Jean Hanard, sculpteur ébéniste, membre de l’Académie Saint-Luc, marque l’entrée de la propriété. Après avoir appartenu successivement à un riche bourgeois parisien, au Prince Philippe de Vendôme, Grand Prieur de France, et arrière-petit-fils du roi Henri IV et de Gabrielle d’Estrée, et au Prince de Condé, il est abandonné. Classé à l’Inventaire des monuments historiques en 1983, il devient propriété de la Ville en 1989. Ce précieux témoignage de l’architecture classique française du XVIIe siècle, vestige le plus ancien préservé de Clichy avec l’église Saint-Médard, accueille aujourd’hui un Centre d’art contemporain et l’Office de Tourisme de Clichy.

Théâtre Rutebeuf

Les travaux de construction d’une salle des fêtes et de réunions, décidée en 1909, conçue par les frères Pierre et Louis Guidetti, architectes, sont interrompus avec la Première Guerre mondiale. Au sortir de la guerre, les plans sont confiés à deux nouveaux architectes P.  Nouret et N. Chimkevivtch. Ce n’est qu’en 1990, à la disparition du dernier cinéma de la ville, que l’édifice a été transformé en théâtre, permettant de retrouver le superbe plafond du grand hall, dans le style Art déco.

En 1967 la salle est modernisée, rénovée, insonorisée. Inaugurée par la première représentation du ballet Coppélia de Léo Delibes, elle prend le nom de théâtre Rutebeuf en hommage au poète éponyme du Moyen Âge dont le buste orne le hall.

Anciens entrepôts du Printemps

Créée en 1905, la société des magasins du Printemps se développe rapidement avec, notamment, la construction d’une annexe en 1908 à Clichy. Ce bâtiment modifiable a successivement servi d’entrepôt, d’atelier de confection puis de bureaux. Le bâtiment central a été conçu par les architectes Popinot et René Simonet selon les techniques nouvelles de l’ingénieur François Hennebique, inventeur du ciment armé, et du décorateur Alexandre Bigot, céramiste très en vogue à l’époque Art nouveau.

La coupole du « Printemps Haussmann », réalisée en 1923 par le grand maître verrier Brière, a été déposée de ses 3185 panneaux de verre en 1939 et mise à l’abri des bombardements dans ces entrepôts. Ce n’est qu’en 1973 que les vitraux sortent de l’oubli et sont remis en place.

Les entrepôts du Printemps constituent l’une des plus belles réalisations du début du XXe siècle à Clichy, marquant l’importance de l’industrie dans son développement urbain. C’est aujourd’hui le siège d’Amazon France.

L’Hôpital Beaujon © Yazid Menour / Ville de Clichy

Hôpital Beaujon

Sans comparaison en Europe, l’hôpital Beaujon est le premier « hôpital-bloc », avec son plan en hauteur et douze étages dont un rez-de-chaussée en sous-sol, bâti entre 1933 et 1935 par les architectes Cassan, Plousey et Walter.

Ce « gratte-ciel de la souffrance », tel qu’il a été surnommé à sa construction, doit son nom à Nicolas Beaujon (1708-1786), receveur des finances et conseiller d’État, qui a fait édifier en 1784 un hôpital-hospice-orphelinat dans le faubourg Saint-Honoré dont L’Assistance Publique, devenue propriétaire, décide en 1933 son transfert à Clichy où elle possède des terrains.

La Direction Régionale des Affaires Culturelles a attribué à cet équipement hors norme le label « Architecture contemporaine remarquable ».

Dans le cadre du projet d’établissement 2021-2025, premier projet commun du groupe hospitalo-universitaire AP-HP Nord (Assistance
Publique – Hôpitaux de Paris) créé le 1er juillet 2019, la plupart des activités de formation, de recherche et de soins de Beaujon et de Bichat seront transférées sur le nouveau campus hospitalo-universitaire situé à Saint-Ouen en Seine-Saint-Denis. Des discussions sont engagées avec les acteurs du territoire sur l’avenir des deux sites.

La Maison du Peuple

Ce premier bâtiment préfabriqué à mur-rideau et ossature métallique édifié en France a été conçu par les architectes Eugène Beaudouin et Marcel Lods, associés à l’ingénieur Vladimir Bodiansky. Ils collaborent avec Jean Prouvé qui leur apporte, au-delà de la conception, des solutions techniques originales dont la plus exemplaire reste les murs, non porteurs, simplement suspendus à la structure. Ce bâtiment entièrement modulable réalisé avec des cloisons, un plancher escamotable et un toit en verrière mobile distribuant un maximum de lumière, considéré à l’époque comme une œuvre d’avant-garde, un témoignage remarquable de l’architecture du « mouvement moderne », est classé monument historique en 1984.

« Mon histoire avec la Maison du Peuple a commencé il y a près de trois ans. Le coup de foudre pour ce lieu a été immédiat… C’est LA rencontre de ma vie. Nous allons faire de la Maison du Peuple un lieu vivant et ouvert à tous, une vitrine de nos savoir-faire français. » Alain Ducasse, Chef cuisinier étoilé.

Dès 2025, le projet architectural est mené par Alain-Charles Perrot, architecte en chef des Monuments historiques, et Florent Richard, architecte du patrimoine, pour le groupe Ducasse, avec un programme ambitieux qui promet une restauration intégrale de ce chef-d’œuvre de l’architecture moderne.

« (…) nous avons le privilège de créer un équilibre entre passé, présent et futur afin de permettre à ce lieu iconique de perdurer. Notre intention est de préserver cet héritage à la conception novatrice, mais également d’en enrichir le récit. L’objectif est de donner naissance à un lieu où l’architecture, l’histoire, la gastronomie et la création se rencontrent en harmonie (…) ». Patrick Jouin et Sanjit Manku, Architectes, Architectes d’intérieur et designers.

entre sportif et culturel Camille Muffat, Rudy Ricciotti © Eric Notarianni / Ville de Clichy

Le centre sportif et culturel Camille Muffat, une architecture audacieuse signée par Rudy Ricciotti.

Ce lieu emblématique et d’innovation environnementale permet d’accueillir des manifestations de haute qualité et participe à la revitalisation des quais de Seine.

L’équipement de 6 000 m² comprend notamment un plateau omni-
sport équipé de tribunes modulables de 2 500 places pour permettre l’accueil de spectacles sportifs et culturels de notoriété nationale, voire internationale, une salle d’escalade, un espace bar, et un parc de stationnement d’environ 100 places.

Le cinéma-médiathèque L’Odyssée

Un nouvel équipement culturel de proximité, structurant, attractif, accessible à tous, dessiné par K architectures, dont l’ouverture est prévue fin 2025.

Le bâtiment sera composé de la médiathèque Jean d’Ormesson et du cinéma Jane Birkin. Avec des espaces de travail individuels et collectifs, l’équipement sera résolument tourné vers l’accessibilité numérique avec notamment un portail donnant accès à ses ressources et des postes de consultation avec des ordinateurs. Un espace sera complètement dédié au jeu vidéo.

Pont de Gennevilliers

Construit entre 1913 et 1921 par l’entreprise Moisant-Laurent-Savey après l’élargissement en 1910 de la rue du Général Roguet, ce pont, formé de trois arches en acier métallique supportées par deux piliers, est amarré de chaque côté de la rive à un ouvrage d’art en pierre d’où partent les escaliers reliant le pont et le quai en contrebas.

Entièrement repeint en 1991 sous la direction de l’architecte Alain Spielmann, il reflète aujourd’hui les couleurs chromatiques.

Par Alain Van Coppenolle et Elisabeth Tran-Mignard
Visuel à la une : © Aziz Lakhal / Ville de Clichy

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Histoire de marque | Unilin Panels : le design engagé

Née en 1960, l’entreprise Unilin s’engage depuis sa fondation à la création de revêtements intérieurs plus propres et plus respectueux de l’environnement, tout en continuant de répondre aux exigences esthétiques et architecturales de ses clients. Les efforts constants menés au sein de la gamme Unilin Panels lui ont permis d’obtenir en décembre dernier la précieuse certification Cradle to Cradle Certified® Bronze V4.0 pour sa gamme de stratifiés HPL.

Spécialisée dans les solutions d’intérieur, Unilin Panels se distingue par l’approche durable apportée à ses matériaux. Comme l’expliquent les équipes de la marque, « Unilin est depuis des décennies à la pointe de la durabilité dans l’industrie du bois. De la révolution dans le recyclage du MDF à la production de panneaux de particules composés de bois à 95 % recyclé, les innovations de l’entreprise façonnent un avenir plus durable pour les solutions d’intérieur et de construction. Chaque réalisation marque une « Révolution du Bois », une avancée concrète dans l’engagement d’Unilin Panels à transformer l’industrie du bois et au-delà ».

Un regard novateur cultivé depuis 65 ans qui allie proaction durable et solutions d’aménagement intérieur vient répondre aux exigences qualitatives et esthétiques contemporaines. La gamme de stratifiés HPL développée par Unilin Panels s’adapte en effet à tous types d’utilisation, du mobilier aux cloisons en passant par le revêtement de surfaces, tout en portant en elle une durabilité récompensée. Aujourd’hui, la gamme est riche de six nouveaux Master Oak (qui imitent le chêne massif) et six nouveaux Supermat (anti-traces de doigts). Parmi les options proposées par la marque, nous retrouvons notamment le Master Oak capable d’imiter, au niveau tant de la vue que du toucher, le chêne naturel.

Disponible dans un éventail de teintes, il se décline désormais dans six finitions mates permettant de donner vie à tous projets, des portes intérieures aux revêtements muraux des chambres à coucher et pièces à vivre.

Déterminée par de nombreux paradigmes, basés sur cinq piliers à savoir la santé des matériaux, la circularité des produits, l’équité sociale, la gestion de l’eau et des sols, ainsi que la protection de l’air et du climat, la certification pousse les marques à une innovation constante.

« Cradle to Cradle Certified® offre un cadre objectif pour évaluer si nous sommes sur la bonne voie pour produire des panneaux vraiment durables. Ce qui rend ce label particulièrement précieux, c’est sa nature dynamique : non seulement il prend en compte tous les aspects d’un produit et de son processus de production, mais il encourage également une amélioration continue au sein de notre organisation et de notre chaîne d’approvisionnement. Il nous pousse à innover et à affiner nos produits, garantissant que nous élevons constamment la barre en matière de durabilité », déclare Cristian Delaere, responsable durabilité chez Unilin Panels.

Unilin tend désormais à développer cette approche durable dans les quatre autres branches de One Home, réduisant ainsi son impact environnemental sans compromettre la qualité ni l’élégance de ses produits.

Par Aurore De Granier
Bureaux Stas Waregem, Belgique – décor utilisé : Lorenzo Noyer brun moyen 0H251W06 © DR

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Focus | La réhabilitation de la Géode, Paris — Loci Anima

Au cœur du parc de la Villette à Paris (19e), la Géode, joyau architectural et technologique signé Adrien Fainsilber, entame une nouvelle ère grâce à une rénovation ambitieuse orchestrée par l’agence Loci Anima, dirigée par Françoise Raynaud. Livrée en décembre 2024, cette métamorphose transforme ce lieu emblématique en un espace où architecture et illusion fusionnent pour offrir une expérience sensorielle inédite.

Dès l’extérieur, la nouvelle enveloppe de la Géode capte l’attention. Sa façade dichroïque, à l’esthétique inspirée des vitraux contemporains, joue avec la lumière et les reflets. Elle confère au bâtiment une apparence changeante, oscillant entre transparence et opacité, et invite dès lors le visiteur à plonger dans un monde onirique. Cette réinterprétation matiériste sublime la rigueur architecturale originelle tout en préfigurant l’expérience immersive qui attend à l’intérieur.

L’expérience commence avant même la projection. Le hall, espace circulaire où ombres et lumières s’animent, met en scène la structure brutale et majestueuse de la Géode. À l’image d’une cathédrale de béton, l’architecture originelle d’Adrien Fainsilber se voit sublimée par un jeu d’illuminations qui valorise la prouesse technique et structurelle du lieu. L’espace confiserie, quant à lui, participe à cette immersion sensorielle, offrant une pause gourmande dans un univers où illusion et matière se confondent.

Au cœur de cette rénovation, le projet a su préserver l’essence de la structure initiale tout en y intégrant des innovations technologiques et esthétiques. La création d’un plancher accueillant le projecteur IMAX et le comblement de la fosse du hall respectent l’équilibre précaire de cette structure arborescente en forme de champignon inversé. Le parcours du spectateur est ponctué de découvertes vertigineuses, notamment grâce aux deux ascenseurs panoramiques et à l’escalier suspendu de 11 mètres qui traversent le bâtiment jusqu’au sommet. Un foyer offre une perspective inédite sur la sphère, révélant toute la complexité architecturale du lieu.

La salle de projection, véritable joyau de cette rénovation, est équipée d’un nouvel écran hémisphérique de 1 000 m2, conçu spécialement pour un projecteur laser IMAX 4K à 180°. Son système audio IMAX 6.0 garantit une expérience sonore immersive, plongeant le spectateur au cœur de l’image. Le nombre de places a été réduit de 400 à 286 sièges sur mesure, disposant de six inclinaisons différentes pour un confort optimal.

Au-delà de la simple projection cinématographique, la Géode devient une véritable fenêtre sur l’extérieur. Avant même la séance, les visiteurs peuvent explorer virtuellement le parc de la Villette, intégré à l’expérience grâce à des projections interactives. Cette illusion finale, qui fait du dôme géodésique un élément de continuité entre l’intérieur et l’extérieur, achève de transformer le parcours du spectateur en une véritable odyssée sensorielle.

Fiche technique :

Maîtrise d’ouvrage : Pathé Cinémas
Propriétaire : Universcience
Maîtrise d’oeuvre : Loci Anima – Françoise Raynaud
Surface : 3 000 m2
Coût des travaux : 11 M€
Programme : Cinéma hémisphérique et immersif, espace événementiel

Par la rédaction
Photographie : © Adrien Daste

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Entretien | Maxime Bonnevie, la culture collective de l’expérimentation

Architecte de formation, Maxime Bonnevie se voit confier la transformation statutaire des Grands Ateliers en 2017 par le ministère de la Culture. Il ne cesse depuis lors de partager sa passion de l’expérimentation collective. Son objectif ? Poursuivre l’idée initiale des fondateurs de cette plateforme unique : la mise en œuvre d’une pédagogie, inspirée du Bauhaus, mêlant architectes, artistes et artisans en liant constamment enseignement et production.

En France, nous disposons d’un  lieu incroyable où expérimenter  la matière à l’échelle un, dans une approche de transversale. Maxime Bonnevie, pouvez-vous nous parler des Grands Ateliers ?

Les Grands Ateliers sont avant tout une plateforme technique qui a été imaginée pour permettre de former différemment les étudiants en école d’architecture, d’ingénierie et d’art et offrir la possibilité à ces étudiants mais également aux autres acteurs de la ville, de se croiser dans un même lieu.

Cette structure est née de la mobilisation d’enseignants afin de déployer la partie pratique de leurs enseignements, avec cette idée première de l’expérimentation grandeur nature.

Aujourd’hui, notre lieu abrite quatre grandes activités. Les ateliers pédagogiques restent notre priorité car nous portons au plus profond de notre ADN la volonté de former les futurs professionnels en tenant compte des problématiques environnementales et sociales.

La formation continue, ouverte à tous les acteurs de la ville, constitue notre second socle d’activité. À l’image des ateliers initiaux, ces formations lient théorie et pratique. Les Grands Ateliers ont notamment développé au fil des années une véritable expertise sur les matériaux bio et géosourcés ou encore le réemploi. Afin de dispenser ces formations continues, nous travaillons avec des partenaires experts comme Amaco, Bellastock, RFCP.

Grâce à notre équipement, nous proposons ensuite une activité de prototypage.

Nous permettons à des entreprises ou à des laboratoires de recherche de réaliser des prototypes constructifs, d’assemblage, spatiaux… pour valider leurs processus de conception et de réalisation.

Enfin, nous portons ou co-portons des événements afin de valoriser ce qu’il se passe dans les lieux au quotidien sur des thématiques spécifiques. Nous sommes, à titre d’exemple, à l’initiative du materia award, un prix mondial d’architectures en terre crue, en fibres végétales

et en pierre. Cela nous a permis de sélectionner 40 projets et de les valoriser dans une exposition et un livre. Ce travail de valorisation est réalisé avec des partenaires comme le Pavillon de

l’Arsenal, l’École polytechnique fédérale de Zurich, Amaco ou encore Les Compagnons du Devoir.

Les architectes et les acteurs de la ville dédient-ils assez de temps à l’expérimentation selon vous ?

C’est important de décloisonner le monde universitaire et le monde professionnel. Les ateliers comme le prototypage sont essentiels pour valider ou invalider des innovations. Faire de l’architecture aujourd’hui c’est comprendre comment, dans un territoire donné, avec une ressource et des savoir-faire, les architectures se sont faites et comment on les réinterprète aujourd’hui au prisme de toutes les évolutions de notre société… Cela passe beaucoup par les matériaux. Le sujet désormais essentiel de la rénovation est un terrain propice à l’expérimentation car il est assez vite nécessaire de tester en conditions réelles des prototypes qui peuvent être même implantés dans l’existant.   

En France, la recherche en architecture est plutôt théorique. Il existe peu de recherche appliquée comme il peut y en avoir à l ’international, notamment dans les pays anglo-saxons. Il s’agit d’un véritable enjeu pour nous.

Existe-t-il une figure de l’architecture que vous aimeriez saluer à travers cette interview ?

Je saluerais Jean Prouvé et Charlotte Perriand pour leur intelligence de la matière, tout le travail réalisé sur la vie, l’habitat des jours heureux, et l’engouement pour le logement pour tous.  Anne Lacaton et Renzo Piano pour leur intelligence constructive et toute leur production architecturale très dessinée.

Aux Grands Ateliers, nous avons par ailleurs des maîtres à penser comme Patrice Doat, fondateur de CRAterre et de notre lieu, ou Pascal Rollet. Sans eux et tant d’autres, notre structure n’existerait pas.

Par Annabelle Ledoux
Exposition du materia architectures © Antoine Séguin

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Portrait d’agence | Leclercq Associés

Chez Leclercq Associés, le projet ne naît jamais d’une vision solitaire. Depuis sa création au début des années 1990 par François Leclercq, l’agence cultive une approche collective et collaborative, où l’architecture, l’urbanisme et le paysage s’entrelacent pour penser la ville autrement. Ses ambitions sont simples : apporter des réponses pertinentes et claires à des problématiques en prenant en compte le contexte sous toutes ses dimensions – urbaines, sociales, économiques et politiques.

S’entourer de différents experts et échanger avec eux est alors indispensable. Aujourd’hui, l’agence compte cinq associés – François Leclercq, Pierre-Louis Leclercq, Jean Leclercq, Charles Gallet, Paul Laigle – et de nombreux collaborateurs aux profils variés. Une force qui lui permet d’évoluer en permanence, en dialogue constant avec les enjeux de la société. Installé depuis 2004 dans un ancien atelier industriel, dans le 20e arrondissement de Paris, Leclercq Associés poursuit une vision où l’échange humain permet d’allier une meilleure compréhension du territoire, une innovation constructive et une sensibilité spatiale. Rencontre.

Une vision collective de l’urbanisme

La ville est pensée pour le vivre-ensemble. Pour être transformée, elle doit être abordée avec cette même logique de cohabitation. Écouter chaque point de vue, intégrer chaque facette du tissu urbain est ainsi essentiel. Leclercq Associés l’a compris dès ses débuts. « L’architecte urbaniste joue un rôle central en tant que médiateur entre les avancées technologiques et les besoins humains », expliquent les associés. Il coordonne et maintient un équilibre entre la dimension technique et complexe du métier et la prise en compte du facteur humain. Cela implique alors de faciliter le dialogue entre les acteurs d’un projet, pour garantir que les choix effectués soient à la fois justes, adaptés et durables. La collaboration est donc au cœur de leur démarche. Qu’elle soit interne – entre urbanistes, paysagistes, ingénieurs, hydrologues, philosophes, artistes audiovisuels, géographes, spécialistes en sciences politiques – ou externe, en lien avec des partenaires, elle enrichit l’agence de manière plurielle. Croiser les regards, confronter les idées les amènent à proposer des solutions innovantes et ancrées dans la réalité. Le projet sur le vaste territoire du Nord-Est de Paris marque un tournant pour l’agence dans cette démarche collective. Ce projet a structuré une nouvelle manière de concevoir, fondée sur l’expertise pluridisciplinaire et l’ouverture aux incertitudes liées aux mutations sociales, politiques ou climatiques. Amorcé en 2004, il montre l’importance d’une lecture globale du contexte – historique, économique, sociale et environnementale – et l’implication de chaque discipline pour proposer des solutions spécifiques, loin des modèles standardisés. Car il ne s’agit plus seulement de dessiner la ville, mais d’écrire son récit, de formuler des scénarios ouverts, capables de s’adapter aux mutations, et portés par des acteurs engagés. Notamment dans un système métropolitain aussi complexe que celui de Paris.

Le paysage et l’architecture, une rencontre symbiotique

Cette logique du récit se poursuit dans le lien entre l’œuvre humaine et celle de la nature. Entre paysage et architecture, l’approche est symbiotique : les deux se nourrissent et se valorisent. L’agence collabore depuis ses débuts avec des paysagistes et a progressivement intégré cette compétence à ses équipes. Alors que les enjeux écologiques imposent un changement profond de paradigme, cette articulation devient centrale. Elle s’exprime jusque dans les matériaux. « Nous accordons beaucoup d’importance à la matérialité dans nos projets, au dialogue entre différents matériaux, aux détails et finitions qui sont, selon nous, le fondement d’un bâtiment ou d’un espace public de qualité », expliquent les membres de l’agence. Elle cherche à réduire l’usage du béton et du métal afin de limiter l’empreinte carbone, tout en assurant la pérennité et la mutabilité du bâti. Chaque matériau est ainsi choisi selon une réflexion globale intégrant le contexte, les usages, et répondant aux contraintes techniques et budgétaires.

Le projet Montpellier Hippocrate, actuellement en chantier, illustre cette démarche. Il propose un nouveau modèle d’espace de travail, adapté à notre époque. La structure, construite en terrasse, est pensée comme une extension du paysage. La matière terre s’entrelace avec des plantes grimpantes sur la façade, et les espaces de travail s’ouvrent largement vers l’extérieur, offrant flexibilité et qualité d’usage. Côté matériaux, l’agence privilégie les ressources locales et biosourcées. La paille de riz de Camargue, par exemple – un déchet agricole courant en Occitanie – devient ici un matériau de construction, réduisant l’empreinte carbone du bâtiment. « En tant qu’urbanistes, nous explorons les territoires pour en révéler les potentiels, et en tant qu’architectes, nous militons pour reconnecter la construction aux ressources locales », résume l’agence. Ce choix traduit une volonté de reconnecter la construction aux ressources du territoire et de faire émerger des solutions sobres et engagées.

Poursuivre le récit de l’existant

Si les matériaux jouent un rôle clé dans la transition écologique, le regard porté sur le patrimoine bâti en constitue un autre. Aujourd’hui, penser la ville de manière durable, c’est aussi choisir la transformation plutôt que la démolition. Réinvestir, réhabiliter, adapter les espaces existants, notamment en périphérie, devient un geste engagé. C’est une nouvelle posture plus respectueuse de nos villes et de nos architectures, que Leclercq Associés prend comme un défi pour redynamiser ces lieux et leur offrir un nouveau récit. « En tant qu’architectes et urbanistes, nous avons le pouvoir et la responsabilité de formuler ces prospectives, de participer à la bataille des récits et d’imaginer des futurs désirables », affirment les collaborateurs de l’agence. Elle accompagne cette transformation à travers des démarches longues, sur des territoires qu’elle suit dans le temps, comme à Marseille.

L’agence observe une évolution de l’urbanisme, où la voiture laisse place aux mobilités douces, au végétal et à la requalification des espaces oubliés. Friches, zones commerciales et délaissés sont repensés comme des opportunités pour inventer des récits alternatifs, plus résilients et sensibles.

Ce pôle fédère une grande variété d’acteurs, institutions publiques, privées, chercheurs ou partenaires internationaux, autour d’études stratégiques à différentes échelles. En France, en Europe – comme dans le cadre d’une coopération franco-allemande sur les formes urbaines – ou à l’international. Notamment sur le continent africain, où l’agence intervient dans des contextes climatiques marqués qui nécessitent des stratégies bioclimatiques adaptées. « Nous privilégions les savoir-faire vernaculaires et les matériaux du site, des systèmes constructifs simples, plutôt que des solutions déconnectées du contexte ou excessivement technologiques. » Cette approche permet de concevoir des espaces résilients, en harmonie avec leur environnement et les usages locaux.

Chez Leclercq Associés, tout est affaire de lien : entre disciplines, échelles et temporalités. Le collectif n’est pas seulement une méthode, mais un levier de transformation. Face aux défis climatiques, mais aussi sociaux et technologiques, l’agence défend un urbanisme ouvert, capable d’anticiper les mutations à venir et de proposer des espaces durables, inclusifs et ancrés dans leur contexte. Inventer la ville, ici, c’est conjuguer le sensible et le stratégique, l’humain, le vivant…
et la diversité des usages.

Par Louise Conesa
Toutes les photographies sont de © Juan Jerez

— Retrouvez l’article dans Archistorm 132 daté mai – juin 2025