TANK, une architecture à quatre mains

Sophie Trelcat

 

Née en 2005, TANK Architectes fête ses dix ans. Lydéric Veauvy et Olivier Camus inaugurent, eux, une quarantaine toute fraîche. Le travail de l’agence est largement publié mais ses deux fondateurs, architectes discrets, n’ont donné que de rares conférences. Ils n’ont pas non plus monté une cellule de stratégie de communication au sein de leur agence. Ils ne mettent pas en avant de système doctrinal. Les textes présentant leurs projets ne revendiquent aucune dimension théorique mais énoncent simplement les qualités objectives du bâtiment. TANK, c’est un réservoir d’idées ; des idées qui se verront, ou non, concrétisées. En effet la recherche de la justesse de leurs projets consent, sans crainte, au travail du doute. Le doute est, pour eux, une liberté, une qualité, qui laisse la place à la découverte de ce que l’on n’attendait pas. La « vérité » d’un bâtiment n’est pas donnée ; elle est précisément à construire.

 

 

En rencontrant ces deux grands gaillards, sportifs, pères de famille, amoureux de la nature et des grands paysages, on comprend que prendre la pose n’est pas leur préoccupation. On est loin de ces postures stéréotypées adoptées parfois par les architectes. Ils n’ont pas endossé l’habit du rôle, ne se gargarisent pas des tics d’un langage convenu. Vous ne les verrez pas non plus courir les scènes du petit théâtre de l’architecture. Cela d’autant plus que créateurs, installés à Lille – une situation européenne regroupant un mélange rare de sensibilités et de visions architecturales variées – ils ont su s’imposer dans le territoire architectural français grâce à des réalisations en région, se démarquant ainsi du parcours classique avec son passage obligé par la case « construction à l’étranger »

Photos : © Tank Architectes

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