En parfaite santé, la Maladrerie Saint-Lazare donne le coup d’envoi d’une saison estivale qui s’annonce riche, car pluridisciplinaire. Expositions, rendez-vous musicaux, rencontres paysagères, pique-niques nocturnes ou encore séances de yoga viennent valoriser le site, unique en son genre.

Direction la région des Hauts-de-France. Implantée en périphérie de Beauvais, la Maladrerie Saint-Lazare n’a rien à envier à la cathédrale de la ville. Datant du XIe siècle, ce site protégé au titre des Monuments historiques est un exemple inédit d’architecture hospitalière du Moyen Âge. Son logis des religieux, sa chapelle romane ou encore sa grange sublimée d’une charpente en chêne d’origine dessinent les traits de l’une des léproseries – on en comptait 20 000 – les mieux conservées d’Europe. Ce n’est pas Hélène Lallier, nouvelle directrice des lieux, qui dira le contraire : « La Maladrerie est un domaine exceptionnel. On n’en trouve pas d’identique. Il a d’ailleurs inspiré d’autres lieux, confirme-t-elle. Sans oublier les jardins contemporains d’inspiration médiévale, que nous utilisons pour accueillir des événements. » Fort heureusement, ce ne sont plus des malades, mais 62 000 visiteurs que la Maladrerie accueille chaque année, faisant d’elle le deuxième monument de Beauvais le plus visité. Depuis un vaste chantier de réhabilitation en 2009, la commune et ses habitants ont à cœur de mettre en avant ce joyau du patrimoine, de le rendre vivant, grâce à de nombreux projets artistiques. L’été 2023 n’est pas une exception et s’annonce une fois de plus riche en émotions. C’est une programmation autour « des arts, des sciences et des gestes d’excellence » qui est cette fois proposée, mettant à l’honneur des savoir-faire, des métiers d’art, du développement et de l’alimentation durables ; deux domaines relatifs à la question du soin et du bien-être. « On essaie en tout cas de faire sens avec toutes les facettes de ce lieu unique et immensément riche », confie la directrice. Toujours en lien avec son identité historique d’ailleurs, la question du geste bienveillant, qui accueille, et créatif est vraiment l’axe sur lequel j’ai eu envie d’aller. »

Roseraie © Maladrerie

Hospitalités : alimentation, art et santé

Pauses musicales, cinéma de plein air, spectacles de théâtre, séances de yoga, arts de la rue, visites guidées au crépuscule, pique-niques « enchantés» en nocturne… De nombreux rendez-vous attendent les visiteurs. Pour celles et ceux qui ont la main verte, la Journée des Plantes est à ne pas manquer. « Il y aura entre autres une rencontre avec Gilbert Fillinger », précise Hélène Lallier. Ce n’est autre que le fondateur de la structure Art et Jardins, ancien directeur de la maison de la culture d’Amiens, mais aussi fondateur du Festival international des hortillonnages et créateur des Jardins de la paix. Rien que ça. Pour couronner le tout, deux expositions viennent enrichir la saison estivale de la Maladrerie. La première, intitulée « À l’aube de la Maladrerie », présente vingt ans de fouilles archéologiques menées par le service archéologique municipal qui n’avaient jusqu’alors « pas du tout été valorisées ». Les visiteurs pourront ainsi découvrir les coulisses d’une léproserie et ses pratiques. La deuxième, joliment baptisée « Premières pousses », vient cette fois questionner les liens au paysage et à l’environnement. Avec aux commandes Julie Legrand, « artiste d’exception, la référente aujourd’hui en verre contemporain », et le duo Nysa – rencontre entre le jardinier Charles Guerlain et l’architecte designer Marion Saxod. Des créations inédites donc, qui entrent en parfait écho avec l’architecture du monument. Enfin, impossible de parler de la Maladrerie Saint-Lazare sans mentionner les festivals Malices et Merveilles – festival d’arts de rue et d’arts de cirque qui se tiendra fin août – et Pianoscope, qui revient pour une 17e édition, du 13 au 15 octobre prochain. Cette fois, c’est le jeune pianiste prodige Thomas Enhco, qui aura carte blanche et qui clôturera cette saison magique, à l’image de son site.

Texte : Ana Boyrie
Visuel à la une : © Nysa

— retrouvez l’article sur La Maladrerie Saint-Lazare : un bijou patrimonial et artistique dans Archistorm 121 daté juillet – août 2023 !