OPÉRATION SIGNATURE

LA CARTOUCHERIE À TOULOUSE
par SCAU architectes et Eiffage Occitanie, promoteur – constructeur

 

Un Îlôt respirant

Comment concilier un programme dense de logements et de bureaux avec les enjeux posés par un site d’insertion destiné à être labelisé Eco-quartier ? Telle était l’une des gageures posée à l’équipe lauréate du concours en 2012, formée par la nouvelle entité Eiffage Occitanie spécialisée en construction-promotion et l’agence d’architecture SCAU invitée à dessiner l’îlot. L’enjeu était d’autant plus fort que le territoire – un triangle de 33 hectares à l’ouest du cœur toulousain – était devenu un no man’s land. Il s’agissait donc de faire preuve d’une grande capacité de projection pour porter l’histoire du lieu et l’engager vers une nouvelle voie, celle de l’écologie.

Baptisé « La cartoucherie » en 1876 après la construction d’ateliers de chargements de cartouches, le site fermera définitivement ses portes en 2006. Dès lors prend racine l’ambitieuse idée, développée par l’aménageur OPPIDEA, d’y inscrire le premier Eco-quartier de la métropole du Grand Toulouse.

La parcelle à bâtir est bordée au nord par une bande végétale : la voie des sports. Au sud, le terrain qui la borde recevra un groupe scolaire. Aussi les architectes de l’agence SCAU ont-ils développé l’idée d’un îlot respirant paysager. Pour cela les éléments bâtis – logements et bureaux – sont répartis en trois entités, chacune d’entre elle étant percée par de grandes failles. Ces vides ménagés dans les volumes offrent des percées en cœur d’îlot qui est une pièce paysagère supplémentaire offerte à tous ses habitants. En effet, on y trouve une prairie, des noues, plantées, un bassin de rétention d’eau mais aussi des jardins potagers qui favoriseront le sentiment d’appartenance partagée au lieu.  

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Un tout cohérent

Un travail particulièrement fin sur la perception et l’échelle de l’ensemble esquive tout sentiment d’enfermement. Évitant l’effet grandes barres, le programme ainsi scindé en petits éléments se présente telle une juxtaposition de petites tours dont les différentes hauteurs offrent des plateaux pour de larges terrassesÒ. Cette composition architecturale accentue la verticalité : de grands murs de béton blanc structurent l’ensemble selon un système poteau-poutre, tandis que la pose d’éléments verticaux en métal perforé, coloré dans des camaïeux dorés, sont comme des curseurs qui animent les façades. Ces éléments sont déclinés sur chacune des entités bâties ce qui offre une cohérence d’ensemble à l’îlot : qu’il s’agisse des logements sociaux, ceux en accession ou des bureaux, les mêmes matières fédèrent l’édification d’un tout composite.

Du vert à tous les étages

Dans les failles sont glissées les circulations verticales, lesquelles à terme seront plongées dans la végétation qui colonise déjà les treilles mises en place sur toute la hauteur. Les plantations apporteront de l’ombre pour protéger des rayons du soleil et elles apporteront de la fraicheur par la rétention d’eau. Quant aux bureaux, bénéficiant de toutes les commodités du quartier, ils sont entièrement tournés vers différents usages et comprennent des espaces plus ou moins ouverts. Certifiés BREEM, le confort thermique, l’accès à la lumière du jour et aux vues, la qualité sanitaire des espaces et de l’eau ont été des guides fondateurs pour la conception, en parallèle au travail formel. Au final, l’îlot à peine terminé, a déjà été récompensé par le prix de la pyramide d’argent en 2015 pour sa « densité et son confort d’usage » tel que salué par un jury unanime.

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Texte : Sophie Trelcat
Photo : Romain Saada
Visuel à la une : L’opération de logements et bureaux est scindée en cinq volumes subdivisés par le rythme des curseurs et failles verticales.

Découvrez le tiré-à-part dédié à l’operation signature d’Eiffage au sein d’Archistorm janvier – février 2019