ESPACE MÉMOIRE

Marie-Jeanne Hoffner, artiste et Nicolas Karmochkine, arhcitecte, proposent le portrait d’un créateur ou d’une créatrice au travers des lieux et des architectures qui l’inspirent

Lassé de la structure trop classique et un peu militaire de son apprentissage sur les parquets de l’Opéra de Paris, Loic Touzé s’est vite retrouvé à éprouver d’autres surfaces, d’autres matières plus rugueuses, d’autres espaces où le corps se révèle différemment. Il s’est reconstruit dans le dialogue avec un public actif, des expériences collaboratives et des questions par lesquels il repousse les limites de la danse, à l’écoute des corps et des lieux.

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Shortcuts, 2004 ©Mircea Cantor

Enfant de 10 ans, Loïc Touzé intègre l’école de l’Opéra de Paris, temple de 350 ans d’histoire de la danse académique. Huit ans plus tard, danseur classique construit par le patrimoine baroque, il intègre enfin la compagnie ! Mais à 21 ans il décide de s’émanciper, et fait l’impensable, il démissionne.
« J’ai résisté, mais l’opéra est plein de fantômes, il y a peu de place pour les humains ». Commence alors un long travail de déconstruction où il prend le temps d’interroger les multiples facettes de la danse. Dans les années 1990, avec d’autres chorégraphes comme Jérôme Bel, ils déconstruisent leurs outils, redéfinissent leurs processus. Loïc Touzé quitte les plateaux à l’architecture jugée autoritaire, propose des projets aux paramètres aléatoires, des dialogues, des collaborations : danser avec les lieux, avec les gens, dans une relation sensible à la trace, au sol, au corps de l’autre.
Il cherche le geste libre. L’improvisation devient un outil de travail. Aujourd’hui il s’agit beaucoup plus d’une danse collaborative, en solo ou en compagnie, comme une forme pensée avec et pour le public.

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Portrait de Loïc Touzé, 1997 ©Laurent Lafolie (gauche), Portrait de Loïc Touzé ©Stéphane Tasse (droite)

 

« Je crois beaucoup à la question collaborative du travail. Dans sa fabrication et dans sa présentation, c’est une concertation. Ensemble on construit la dramaturgie de la pièce, danseurs et spectateurs, c’est tout le processus ».

La fondation Gulbelkian, Lisbonne (Architectes : R.Atouguia, P.Cid, A. Pessoa)
Les Ponts en général et en particulier le Pont du Térénez sur l’Aulne. (Architecte : Michel Lavigne)
La ville de Djenné au Mali
« Live Oak Friends Meeting House », Oeuvre de James Turrell, Houston, Texas
Le port de Brest
« The Deck » Studio de danse d’Anna Halprin dans la nature, Kentfield, Californie (Architectes L.Halprin avec A. Lauterer)
Les chantiers en ville, Démolition et Construction
Les rue de Rome dans le cinéma Italien
La Festspielhaus de Hellerau, Dresden, Allemagne
Les cités virtuelles de Yona Friedman

Visuel à la Une : Consonni, Bilbao, 1997, ©Laurent Lafolie

Découvrez la chronique de Marie-Jeanne Hoffner et Nicolas Karmochkine dans le numéro 98 du magazine Archistorm, daté septembre-octobre 2019 !