CHRONIQUE

RUBRIQUE D’ACTUALITÉ PAR BERTRAND LEMOINE

Est-ce un hasard si le projet de loi relatif à l’énergie et au climat a été discuté et voté à l’Assemblée nationale pendant le caniculaire début de l’été 2019 ? Cette loi vise à mettre en cohérence la législation française avec les objectifs affichés en matière de climat et de la Programmation annuelle de l’énergie. Mais qu’en est-il de cet objectif climatique, aujourd’hui affiché avec force comme une urgence absolue ?

En tous le cas le sentiment d’un réchauffement climatique est bien là, et, au-delà de la perception exacerbée de toute entorse à un climat supposé réglé, il y a un indéniablement une tendance à un réchauffement global, plus ou moins rapide, plus ou moins accéléré même suivant les scenarios. Nous sortons d’une période récente froide, avec un minimum au XVIIe siècle et qui ne s’est terminé qu’à la fin du XIXe siècle pour entrer dans une période de réchauffement avéré. La priorité désormais affichée est la chasse au CO2, gaz à effet de serre – certes pas le principal car c’est la vapeur d’eau qui pour l’essentiel est responsable de la captation de l’énergie rayonnée par la terre et donc de son climat tempéré -, mais sur lequel nous avons le pouvoir d’agir, soit en limitant ses émissions dans la production d’énergie et de ressources comme dans les consommations, soit en agissant sur les puits de carbone.

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efficacité des champs de panneaux solaires, et leurs impacts climatique controversé

Malgré toutes les bonnes intentions affichées dans le projet de la loi Énergie Climat et dans d’autres mesures, il subsiste un certain décalage entre les priorités politiques annoncées (le changement climatique et la neutralité carbone promise pour 2050) et l’efficacité des mesures prises ou en cours de discussion. D’abord sur la captation du CO2. Au-delà des possibilités marginales d’enfouir le CO2 lors de sa production, la seule manière efficace d’absorber le CO2 que nous ayons aujourd’hui est son assimilation par les forêts, qui représentent 30% de la capacité d’absorption de la terre. Certes la forêt française s’étend aujourd’hui en superficie mais les forêts continuent à être exploitées, en France comme en Amazonie ou ailleurs. Il faudrait au contraire préserver les forêts et en particulier les grands arbres comme puits de carbone – plus un arbre est vieux, plus il est grand et plus il absorbe de carbone-, et repousser de 20 ou 30 ans la surexploitation du bois.

Au lieu de promouvoir le bois dans la construction, comme on le fait pour les JO 2024 ou dans Grand Paris aménagement, il faudrait mieux en limiter l’usage à ce qui peut être « jardiné » dans les forêts et raisonner sur un usage parcimonieux de cette ressource, en interdisant notamment toute coupe à blanc qui diminue la capacité d’absorption du CO2.

magazine archistorm, climat

L’énergie électrique

Les émissions de CO2, notamment dans la production d’énergie électrique, sont le deuxième levier sur lequel nous pouvons agir. Le passage rapide aux énergies renouvelables est une priorité affichée. (…)

Texte : Bertrand Lemoine

Découvrez l’intégralité de l’article sur la chronique de Notre-Dame de Paris au sein du numéro 97 d’Archistorm, daté juillet-août 2019 !