RÉALISATION

FRANKLIN AZZI ARCHITECTURE

 

Le projet complexe de restructuration de cet immeuble atypique lui confère une image actualisée, dans le respect de son caractère d’origine, tout en le pourvoyant d’équipements performants nouvelle génération et d’une démarche environnementale responsable et adaptée. Il en résulte un projet architectural et urbain remarquable qui a été conduit avec brio par l’architecte Franklin Azzi.

 

En plein cœur du quartier de Montparnasse et de la capitale, prend place l’immeuble de bureaux emblématique du 128-130 boulevard Raspail (Paris 6e). Bien desservi par les transports en commun, ce bâtiment bénéficie d’une localisation hors pair, avec la proximité des célèbres brasseries de La Coupole, du Dôme, de La Rotonde et du Select, ainsi que du jardin du Luxembourg. Conçu en 1979 par l’architecte Michel Herbert, il est caractéristique de l’architecture minimaliste et structuraliste de cette époque, et rompt délibérément avec le bâti haussmannien et ordonnancé alentour datant du xixe siècle. L’édifice présente une morphologie atypique à cinq redents successifs enveloppés de façades verticales vitrées qui brisent la perspective assez lisse du front urbain classique existant, l’angle vif Vavin-Raspail s’en trouvant atténué. « Non aligné sur le boulevard, ce développé de façade “en accordéon”, avec un grand linéaire orienté au nord, permet de baigner de lumière naturelle les espaces de travail », remarque l’architecte Franklin Azzi. Depuis 2013, ce bâtiment remarquable mais vieillissant fait l’objet d’une remise aux normes intégrale et d’une restructuration complète orchestrées par l’agence parisienne Franklin Azzi Architecture. L’architecte ajoute que « l’enjeu majeur de cette remise aux normes était de ne pas dégrader les concepts d’origine exceptionnels de cet édifice ». Fin 2015, le bâtiment a été livré au groupe bancaire La Française venu y installer son nouveau siège social. Variant de quatre à sept étages, les volumes de l’ouvrage, marquants et bien identifiables, sont dotés de porte-à-faux surplombant le socle vitré du rez-de-chaussée.

Plateaux de bureaux modulables
Sous le bâtiment, se glissent cinq niveaux de sous-sol logeant 224 places de stationnement et divers locaux techniques, comme des centrales de traitement d’air (CTA) aux second et cinquième sous-sols. Côté organisation des fonctions, l’entrée à double hauteur, largement vitrée et située sous une avancée protectrice, offre des transparences de la rue vers le patio arrière. Accompagnée d’un parvis minéral et végétal, l’entrée ouvre sur un hall d’accueil généreux de 6 m de haut, dominé par un plafond spectaculaire formé de facettes en bois triangulé qui, à l’image d’un origami géant, se prolonge en sous-face de l’auvent. Outre son rôle décoratif, cette canopée doublée d’isolant participe à l’absorption de la réverbération acoustique du volume du hall et de celle liée au boulevard. Auparavant placée en contrebas par rapport à la voirie, cette entrée principale remaniée a été rendue de plain-pied pour faciliter l’accès aux personnes à mobilité réduite (PMR). En plus de l’accueil, le rez-de-chaussée abrite des bureaux, des salles de réunion et une aire de livraison. Répartis sur les divers étages, les plateaux de bureaux, dont la surface oscille entre 600 et 900 m², ont été créés pour être évolutifs et modulables au gré des besoins des utilisateurs, et peuvent être ainsi cloisonnés ou bien ouverts. Couvrant une surface de 9 500 m², ces bureaux, assortis de locaux associés (aires de détente, salles de réunion, auditorium, sanitaires, etc.), sont majoritairement traités en open space.

Fiche technique :
Maîtrise d’ouvrage : Altarea Cogedim
Maîtrise d’oeuvre mandataire : Franklin Azzi Architecture
Bureau d’études environnemental, Green Affair
Bureau d’études façade, Manexi
Bureau d’études structure, Arcora
Bureau d’études généraliste, Ingerop
Entreprise générale : GCC, avec l‘entreprise de charpente métallique (façades), Goyer
Surface : 16 200 m²
Coût des travaux : 20 M€ HT

 

Texte : Carol Maillard
Photos : © Luc Boegly