HOTEL LILY OF THE VALLEY

LA CROIX VALMER, VAR

 

La construction d’un nouvel hôtel implanté en pleine Côte d’Azur, et dans un cadre exceptionnel et préservé, est un événement en soi, surtout lorsque le célèbre designer Philippe Starck en signe, pour la première fois et avec dextérité, la conception architecturale ainsi que l’aménagement des différents espaces.

 

 

A la place de l’ancien hôtel Souleias (1950), le nouvel hôtel Lily of the Valley (« muguet » en anglais), inauguré fin juin 2019, a été édifié à La Croix Valmer (83), dans le quartier de Gigaro et sur la colline Saint-Michel surplombant l’emblématique golfe de Saint-Tropez. Positionné en hauteur, cet hôtel, qui offre des vues panoramiques sur la nature varoise et sa végétation luxuriante, et sur le littoral, s’intègre totalement dans le paysage sauvage et préservé du domaine du Cap Lardier, classé Natura 2000. Situé non loin des villages pittoresques de Gassin et de Ramatuelle, il se trouve à une encablure de la grande plage de sable fin de Gigaro et de la mer Méditerranée. Cet hôtel 5 étoiles a été entièrement conçu par le designer renommé Philippe Starck, l’agence Triptyque Architecture ayant été chargée de l’exécution du projet et Tangram Architectes du volet paysagiste. Philippe Starck définit ce lieu exceptionnel, comme « le rêve moderne d’une méditerranée fantasmée, entre les voyages d’Ulysse et les céramiques de la Grèce antique. » Respect de la nature oblige, il ajoute que « la création doit investir un environnement sans le bouleverser. » Toujours selon lui, « la conception d’un hôtel ne doit pas s’imposer à la nature, mais plutôt s’y adapter et s’y fondre. », son inspiration lui ayant été dictée par « les jardins suspendus de Babylone, l’architecture des abbayes provençales et le design des villas californiennes. »

 

 

Un mixage de fonctions complémentaires

Ouvert toute l’année, ce complexe hôtelier haut de gamme se compose d’une douzaine de bâtiments qui s’articulent entre eux et s’étagent sur le terrain en pente. Il abrite 38 chambres et 6 suites spacieuses et confortables, desservies par des coursives et dont les surfaces oscillent entre 30 et 80 m². Se répartissant entre six des « maisons » de l’opération, elles bénéficient toutes de terrasses ouvertes à l’étage et de loggias privatives en partie basse. A noter que trois chambres et une suite ont été aménagées pour accueillir les personnes à mobilité réduite (PMR), un ascenseur rendant tous les espaces de l’hôtel accessibles. A l’est, prend place le « village bien-être », un espace de remise en forme de 2 000 m² et de cinq entités qui, dévolu à la détente, au sport et à la santé, compte une piscine avec un couloir de nage, un bar, des salles de sport, de soins et de cours, un spa, un hammam et deux saunas. Deux nouvelles activités y sont intégrées, soit une douche de neige qui consiste à appliquer, après un bain chaud, des flocons de glace sur le corps, contribuant à stimuler le système circulatoire et la relaxation musculaire, ainsi qu’une fontaine à glace : des compléments thérapeutiques aux soins traditionnels. Accessible aux résidents de l’hôtel et aux personnes extérieures, sur réservation, ce lieu apaisant offre d’autres activités, comme des soins de beauté, des massages, des programmes amincissants ou détoxifiants, etc., et associe des thérapies naturelles et ancestrales, relaxantes, à des activités sportives, toniques.

 

 

Valoriser les produits locaux

Aussi, plusieurs professionnels de santé, de types diététiciens, naturopathes, thérapeutes, sportifs, etc., proposent des thérapies et des expériences de soins adaptés aux besoins des utilisateurs. Et une piscine extérieure chauffée de 25 m de long permet de pratiquer la natation de façon sportive, alors qu’un salon de coiffure, installé en partie haute, offre des vues sur les jardins. Au sud et en partie basse, est installé le restaurant principal « Le Vista » d’une capacité de 250 couverts disséminés entre le volume intérieur, et la terrasse agrémentée d’une piscine et d’une vue sur mer. L’aménagement du restaurant est dominé par des matières chaudes et naturelles, où trône une collection éclectique d’objets locaux typiques : pots en bois d‘olivier sculpté, céramique de Vallauris, flacons en verre de Biot,… La cuisine est l’antre du chef cuisinier renommé Vincent Maillard qui y concocte une cuisine méditerranéenne raffinée et goûteuse valorisant la qualité des produits locaux. De plus, un bar intérieur et un autre extérieur offrent tous deux une carte de cocktails et de jus de fruits frais. Accolé au centre de beauté, le second restaurant se love dans une cabane pimpante parée de murs en bois blanc qui accueille une quinzaine de tables en marbre et propose aux curistes un choix de plats essentiellement végétariens, conçus par le même chef V.Maillard, épaulé par une diététicienne et un naturopathe. Quant à la réalisation de ces différentes unités qui s’élèvent sur deux niveaux, elles ont été bâties à l’aide d’une ossature de poteaux, murs et dalles en béton.

 

 

Prédominance de matériaux naturels

Les rez-de-chaussée se composent d’arcades en plein cintre en béton supportant un étage surmonté d’un toit-terrasse en béton équipé d’une série de pots plantés. Les terrasses donnant sur les chambres sont bordées de poteaux en bois soutenant des auvents. Les matériaux naturels sont en effet à l’honneur dans ce projet, avec le bois omniprésent et utilisé à l’extérieur pour les lames verticales bardant les façades ainsi que pour les menuiseries. Et que ce soit pour la terrasse du restaurant ou pour les parties en auvent protégeant les baies vitrées, ces espaces sont soutenus par des poteaux en bois brut écorcé à la main, un clin d’œil aux multiples pins parasols cernant l’hôtel : la plage de la piscine est, elle, revêtue d’un platelage bois. A l’intérieur, diverses essences de bois constituent les pièces de charpentes, les auvents, les faux plafonds (bois exotique rouge), le parquet, les panneaux décoratifs et les étagères, jusqu’au mobilier rustique, en majorité confectionné en bois (tabourets, chaises, fauteuils, tables, etc.). La décoration « cosy » des chambres et d’inspiration « ethnique » compte également un mobilier en bois, assorti de luminaires et de tapis et rideaux aux teintes claires ou chaudes. Si la terre cuite apparaît sous la forme de tuiles canal typiques de la région couvrant les toits à deux pentes des cinq entités du centre de bien-être, la brique est également présente ponctuellement à l’intérieur, ainsi que le marbre (dans les salles de bains) et la pierre calcaire.

 

Texte : Carol Maillard

Crédits photos : Tezenas

Retrouvez les interviews du concepteur et de l’agence dans le numéro 99 du magazine Archistorm.