RÉALISATION

SAMYN and PARTNERS

© Carol Kohen et Quenin Olbrechts

Au bord de la Lys, à l’intérieur du périphérique de Kortrijk, le site scolaire du Collège Sint-Amand s’implantait là depuis de nombreuses décennies, bâtiments d’époque successives, éléments dissemblables construits au gré des nécessités.

La Tour du Collège, élevée en 1960, abritait un internat pour les collégiens. Son socle contenait des fonctions scolaires complémentaires. Cette Tour du Collège ne répondant plus aux besoins d’aujourd’hui, la Régie de Développement Urbain de Kortrijk lance, en 2005, un concours pour sa réaffectation et pour la réhabilitation des bâtiments du Collège lui-même.

Finalement, des analyses et études approfondies démontrent l’impossibilité de réaffectation de la Tour en l’état et entraîne sa démolition, tout en maintenant le socle alors réhabilité. Le programme de 65 appartements de qualité déployés dans la nouvelle Tour souscrit clairement à l’approche d’une ville dense et verticale afin de juguler l’habitat pavillonnaire dispersé, grand gaspilleur de terrains, de réseaux urbains (routes, eau, gaz, électricité, …) et de déplacements en voiture.

La nouvelle Tour, la K-Tower

Choix est fait d’implanter la nouvelle Tour, non pas à l’emplacement de l’ancienne, mais à l’Est du socle maintenu.
Élancée, la K-Tower limite ainsi son ombre portée et présente son côté le plus étroit et donc sa silhouette la plus fine à la ville (les plans sont dans un rapport de 1 sur 2).Cet élancement visuel se voit encore renforcé par le traitement des façades en tôles blanches, acier inoxydable et miroirs.

 

Orientée Est-Ouest, la Tour dégage des perspectives lointaines sur le fleuve et s’ouvre au Sud vers la ville historique. Autour du noyau central des circulations et des techniques, les aménagements sont variés : deux ou trois appartements sont possibles par niveau, le loft du dernier étage déploie aussi un living sur deux niveaux. Les plans organisent deux orientations au moins pour chaque logement et leurs larges terrasses alternées.

© Carol Kohen et Quenin Olbrechts

Les façades

Basées sur le Nombre Plastique (cher à Hans Dom van der Laan) de valeur approchée de 1,3247, les proportions des grandes façades matérialisent l’harmonie visuelle de leurs sept ordres de grandeurs.

Les façades, divisées en sous-ensembles imbriqués, de dimensions de plus en plus réduites, proposent alors des traitements différenciés en fonction du confort intérieur des appartements et de la récolte de lumière naturelle.
En effet, au-delà de toute l’attention apportée aux qualités visuelles, olfactives, acoustiques et tactiles, l’emploi important de verres à haut indice de rendu de couleurs et de miroirs augmente fondamentalement la luminosité dans le bâtiment et sur ses terrasses.

Surfaces blanches, réfléchissantes satinées, miroirs se combinent aux tôles perforées en terrasses non seulement pour articuler l’enchaînement d’échelles, depuis le vaste paysage jusqu’à la poignée de porte mais encore pour surprendre à chaque heure du jour et en chaque jour de l’année par une image « cinétique » de la K-Tower à chaque fois différente.

 

Texte : Hugues Wilquin
Visuel à la une : Carol Kohen et Quentin Olbrechts (SAMYN and Partners)

Découvrez l’intégralité de l’article sur la réalisation de la Tour au Bord de l’eau au sein du numéro 97 d’Archistorm, daté juillet-août 2019 !