Dans le cadre d’une saison riche en événements culturels, la Maladrerie Saint-Lazare accueillera deux nouvelles expositions. L’une d’elles est l’opportunité pour le site historique de mêler arts et pratiques sportives. Car, ne l’oublions pas, le territoire français accueille cet été l’une des plus grandes manifestations sportives au monde.

Plus besoin de vous la présenter : après un immense chantier de réhabilitation en 2009, la Maladrerie Saint-Lazare – située en périphérie de Beauvais – s’est depuis transformée en fief artistique et culturel, voyant chaque année défiler de nombreux artistes pluridisciplinaires et plus de 60 000 visiteurs. Réputé pour son festival d’arts de rue et de cirque Malices et Merveilles, le Pianoscope ou encore ses pique-niques enchantés, le monument historique est aussi un lieu d’exposition.

Exposition Retour aux sources de Julie Legrand

Des racines et des ailes

Pour cette nouvelle saison 2024, Hélène Lallier – la directrice du site – est fière d’accueillir pour une seconde fois l’artiste française Julie Legrand, grande exploratrice de la matière-verre. Prétextes à des recherches toujours plus poussées, ses expérimentations la conduisent du verre plat au soufflage en passant par le travail au chalumeau ou encore la pâte de verre, et proposent un univers poétique où la nature et le vivant s’expriment de manière protéiforme et plurielle. Du 29 juin au 1er octobre, c’est donc une exposition personnelle liée à la question des racines et de la mémoire qu’elle présente. “Grâce à plusieurs installations sculpturales en verre, céramique et matières végétales, je procède à une exploration de mes racines, j’interroge l’histoire de la Maladrerie Saint-Lazare, si liée aux cycles de la vie et de la mort et à la transformation des molécules de chaque corps en partie prenante du territoire, explique-t-elle. Organisée comme un paysage que l’on traverse et arpente, l’exposition laisse remonter des profondeurs les âmes enfouies, interroge les molécules primordiales, des premières cyanobactéries qui ont permis la photosynthèse oxygénique, aux plantes à fleurs actuelles.” 

Les gestes d’excellence

Autre grande nouveauté : dans le cadre des Jeux Olympiques de Paris 2024, le territoire de Beauvais porte le label “Terre de jeux”. Impossible pour la Maladrerie de ne pas marquer le coup. C’est donc une seconde exposition, cette fois intitulée « Excellentissime » que le monument présente du 6 avril au 1er décembre. L’objet : les athlètes de l’Académie Beauvaisienne d’Escrime qui ont été mis au défi de prendre la pose artistique sur le site. Le résultat : “des images inédites de la rencontre entre la délicatesse du geste créatif et celui de l’épée”. En partenariat avec le service municipal des sports, deux autres disciplines seront également à l’honneur : le basket à trois et le breakdance. Au même moment, le cœur de la ville battra au rythme de breakdancers qui enchaîneront moult figures dans l’espace culturel François Mitterrand, tandis que des basketteurs se confronteront au plus haut chœur gothique d’Europe. Pour peaufiner l’entraînement de ses visiteurs, la Maladrerie accueille lors du premier jour de l’exposition la “scène à vélo” – une scène mobile, alimentée par sept vélogénérateurs et deux panneaux solaires, qui requiert la participation des spectateurs·rices pour produire de l’électricité – pour un concert du duo folk-blues Darling Buds of May. Bref, jamais le patrimoine, la culture et le sport n’avaient autant été entremêlés. Après tant d’effort physique et d’émotions, un en-cas est le bienvenu. Ça tombe bien, le 6 octobre, la Maladrerie fait appel à l’art culinaire, en proposant un “Dîner de chefs” pour les 50 ans de l’association des Jeunes Restaurateurs Européens : après une visite du jardin millénaire, les plus gourmands seront invités à déguster un dîner composé de plusieurs canapés réalisés par les Chefs, accompagnés de vins, choisis par leur soin. À table !

Texte : Ana Boyrie
Visuel à la une : Julie Legrand – À la racine – 2024

— retrouvez l’article dans Archistorm 126 daté mai – juin 2024