L’ancienne léproserie de Beauvais donne le coup d’envoi d’une nouvelle saison estivale qui s’annonce une fois de plus riche, car toujours aussi pluridisciplinaire. Expositions, rendez-vous musicaux, résidences d’artistes, pique-niques nocturnes ou encore séances de yoga viennent dynamiser le site historique où les arts se croisent et dialoguent avec le patrimoine.

Direction les Hauts-de-France. Au cœur du triangle Paris-Rouen-Amiens, se trouve la charmante commune de Beauvais. Comme ses consœurs, cette commune de 60 000 habitants détient l’une des plus belles cathédrales de France. Mais trop peu savent qu’en périphérie, se niche la Maladrerie Saint-Lazare : un site datant du XIe siècle, protégé au titre des Monuments historiques, étant un exemple inédit d’architecture hospitalière du Moyen Âge. Ses trésors sont multiples : le logis des religieux, la chapelle romane ou encore la grange – sublimée par une charpente en chêne d’origine – font de la Maladrerie Saint-Lazare l’une des léproseries – on en comptait 20 000 – les mieux conservées d’Europe. En juin dernier, la nouvelle directrice des lieux Hélène Lallier en vantait les mérites : « La Maladrerie est un domaine exceptionnel, s’enthousiasmait-elle. On n’en trouve pas d’identique. Sans oublier les jardins contemporains d’inspiration médiévale que nous utilisons pour accueillir des événements. » Pour rappel, ce sont 62 000 visiteurs qui, chaque année, se rendent à la Maladrerie, faisant d’elle le deuxième monument de Beauvais le plus visité. À la suite d’un vaste chantier de réhabilitation en 2009, les Beauvaisiens avaient à cœur de valoriser ce joyau du patrimoine. Mais comment ? En lui donnant vie, bien sûr, grâce à de nombreux projets artistiques. Après une saison 2023 riche en émotions, l’été 2024 s’annonce tout aussi excitant. Une fois de plus, c’est une programmation autour « des arts, des sciences et des gestes d’excellence » qui est proposée, mettant à l’honneur des savoir-faire, des métiers d’art mais également des pratiques sportives, Beauvais portant le label « Terre de jeux ».

La Promesse du Vide © Benoit Martrenchar

Une saison 2024 sportive

Comme à l’accoutumée, de nombreux rendez-vous attendent touristes et locaux. Intervalles musicaux, cinéma de plein air, spectacles de théâtre, séances de yoga, arts de la rue, visites guidées au crépuscule, pique-niques… Le choix est vaste. Les fidèles visiteurs seront heureux d’apprendre le retour d’événements comme la Journée des Plantes – événement consacré à la nature révélant la beauté du site avec des professionnels des jardins –, Malices et Merveilles – festival d’arts de rue et d’arts de cirque qui se tiendra fin août – et Pianoscope, qui revient pour une 18e édition, du 11 au 13 octobre prochain. Cette année, c’est la pianiste Anne Queffélec – qui a sorti en janvier dernier un album consacré à deux concertos pour piano du prodige autrichien Mozart : Piano concertos No. 20 et No. 27, accompagnée par l’Orchestre de Chambre de Paris – qui aura carte blanche. La Maladrerie accueillera également deux artistes en résidence : l’artiste-géographe Richard Pereira et Nicanor de Elia, qui n’est autre que jongleur, danseur, chorégraphe et metteur en scène. Rien que cela.

Et pour ce qui est des expositions, le public en découvrira deux nouvelles. La première, réalisée par Julie Legrand – « artiste d’exception, la référente aujourd’hui en verre contemporain » –, explorera la place de l’humain dans le temps et dans la chaîne du vivant. La seconde, baptisée « Excellentissime, les gestes d’excellence », viendra valoriser, dans le cadre des Jeux olympiques de Paris 2024, l’un des trois sports mis à l’honneur à Beauvais, à savoir l’escrime ; les deux autres étant le basket à trois et le breakdance affichés au centre-ville. Une saison qui, en plus d’être unique, s’annonce des plus épiques.

Texte : Ana Boyrie

— Retrouvez l’article dans Archistorm 125 daté mars – avril 2024