HISTOIRE DE MARQUE

MAISON SARAH LAVOINE
Le soft contract

 

Fondée par Sarah Poniatowski, la maison s’affranchit des codes et crée des intérieurs dans lesquels on se sent bien. Devenue éditrice de ses propres objets, elle se lance dans le soft contract et donne ainsi la possibilité à l’architecte de prescrire des produits designés et fabriqués par Maison Sarah Lavoine. Cette nouvelle activité confirme l’appétence et la curiosité de la fondatrice et de ses équipes, et s’inscrit dans un développement logique pour la marque française au succès international.

Interview d’Édouard Renevier, directeur général, Maison Sarah Lavoine

La rédaction : Maison Sarah Lavoine s’est construite autour d’une identité aux multiples facettes. Comment l’expliquez-vous ?

Édouard Renevier : La Maison Sarah Lavoine a évolué de manière assez naturelle, au fil des rencontres, des opportunités, des envies et des projets. Plutôt que d’entrer à tout prix dans des cases, nous avons préféré développer un business model à 360 degrés autour de l’architecture d’intérieur, le premier métier de Sarah Poniatowski. Avant nous, d’autres défricheurs comme Andrée Putman, Charlotte Perriand ou Sir Terence Conran, avaient fait cette expérience. Nous adaptons surtout notre métier à l’époque, aux marchés qui sont pluriels et de plus en plus poreux. Tout devient transversal et omnicanal. C’est pourquoi nous faisons de l’architecture d’intérieur (hôtels, restaurant, trains, maisons, etc.), du design, de l’édition, ou encore du numérique, tout en essayant de présenter et de défendre une certaine idée de l’art de vivre à la française.

Au coeur des bureaux d’Europe 1, architecte Atelier LucID, Paris

La rédaction : La crise sanitaire nous a invités à reconsidérer notre espace de travail, à la maison comme au bureau. Comment la Maison Sarah Lavoine appréhende-t-elle la disparition progressive des frontières entre office et home office ?

E.R. : Ces dernières années, nous observons une tendance forte liée au besoin de se trouver au bureau comme chez soi. Dans ce domaine, les frontières ont disparu. Sociologiquement, en Occident il n’y a plus de séparation franche entre cadre de vie privée et cadre de vie professionnelle. Nous avons tous envie de nous sentir bien, dans cet endroit où nous passons près de huit heures par jour. Il nous a alors semblé tout naturel, en prônant le « comme à la maison », de proposer aux entreprises, non seulement de nouveaux aménagements d’espaces, comme ceux des locaux de L’Oréal Luxe (50 000 m2) ou ceux du siège de Maje à Paris, mais aussi de proposer plus simplement des canapés confortables, des miroirs, de beaux luminaires ou des accessoires, qui donnent de la vie au lieu de travail. L’année dernière, la crise sanitaire a accéléré de manière fulgurante la tendance du home office. Et comme cela va devenir, dans une certaine mesure, la norme, notre mission est d’aider les individus à organiser leur espace, en proposant des idées d’aménagements innovants, des meubles pratiques et jolis qui peuvent s’intégrer dans le domaine privé. C’est un nouveau marché, mais aussi un nouveau challenge pour les designers de mobilier comme nous : créer des produits pratiques et beaux, ce qui n’a pas toujours été une évidence dans le design jusqu’à présent.

Le nouveau siège de Facebook, architecte PCA-Stream, Paris

La rédaction : Du sur-mesure pour vos projets d’architecture au « semi-mesure » pour ceux liés au soft contract, comment accompagnez-vous les professionnels qui choisissent de prescrire vos produits pour l’aménagement intérieur de leurs clients ?

E.R. : Il y a un point commun à tous nos métiers, c’est l’écoute des besoins. Pour la partie contract, nous essayons surtout de faire gagner du temps aux professionnels (architectes d’intérieur, hôteliers, professionnels de l’immobilier, etc.) Le fait d’être éditeurs permet à notre équipe spécifique d’être en lien permanent avec nos usines de production. Il s’en dégage une grande réactivité et surtout beaucoup de fiabilité sur le plan logistique. Toutes les informations des produits ainsi que leur 3D sont disponibles sur notre site. En mars, nous présenterons plus d’une soixantaine de produits en réalité virtuelle afin que les architectes d’intérieur puissent exposer ceux-ci en direct sur leurs chantiers. En juin, une interface spéciale pour les professionnels verra le jour, pour plus de fluidité et de confidentialité. Le fait d’être nous-mêmes architectes d’intérieur nous permet de comprendre plus vite les exigences de nos clients. Enfin, notre business model nous permet d’envisager et d’analyser cet écosystème passionnant qu’est l’aménagement d’espace et de nous remettre en cause en permanence.

Texte Pauline Malras
Visuel à la une La salle de restaurant du Café de Paris / Hôtel & Restaurant, à Biarritz

Retrouvez l’interview d’Édouard Renevier, directeur général, Maison Sarah Lavoine, dans le daté mars-avril 2021 d’Archistorm