LEUR MATIÈRE PRÉFÉRÉE

TÉMOIGNAGES D’ARCHITECTES ET DE DESIGNERS 

 

Ils sont architectes ou designers. Ils ont chacun une relation privilégiées avec la matière qu’ils chérissent, exploitent, louent ou transgressent. À l’occasion des « Rendez-vous de la Matière », ils nous racontent leur matière préférée. 

 

Philippe Gallois // Architecte – Président de A26 

Philippe Gallois © A26

Bois, verre, métal, c’est l’harmonie naissant de leur association qui motive toute la réflexion de l’architecte. Il n’est rien de plus passionnant que de faire naître une nouvelle approche conceptuelle reposant sur l’équilibre de l’ensemble des matières à notre disposition.

Le concept Ôzento que nous développons avec les designers de Fritsch+Durisotti s’appuie sur la mise à profit de la quintessence des performances de chaque matériau pour offrir un espace construit qui synthétise simultanément légèreté et transparence du verre, élégance et finesse de l’acier, chaleur et rusticité du bois.
Des espaces de vies dont la modularité repose sur des matériaux qui s’effacent pour donner naissance à des volumes ouvrant le champ des possibles en termes d’adaptabilité, de fonctions, d’usages… Ici la matière fait don de son efficacité au profit d’une seule et même vertu ; la sobriété ; esthétique, énergétique et environnementale.

© A26

 

Jean-Paul Viguier 

Jean-Paul Viguier © Bertrand Jamot

A propos des bâtiments en bois, j’avais dit ceci : «  Pénétrer dans un bâtiment en bois, c’est comme fusionner avec la nature : une incroyable sensation de bien-être s’installe aussitôt, les yeux fermés, l’odorat est alors le lien ». J’aime le bois comme matière sans doute, mais aussi parce qu’il est pour l’architecte le matériau de base de l’assemblage. Les bâtiments construits en bois procèdent d’un assemblage de pièces de bois qui décomposent la conception de leur structure en autant de petits exercices de structure qui sont l’essence de l’architecture : faire en sorte que la résistance de l’assemblage final  des pièces de bois soit plus grande que la somme de la résistance de chaque pièce utilisée. Pour cela il faut que les pièces de l’assemblage collaborent et s’appuient les unes sur les autres pour former un système structurel complexe : tout un art.

C’est de cet équilibre que nait l’impression de bien-être, même les yeux fermés.

 

Hypérion, Bordeaux © Jean-Paul Viguier et associés

 

Alix Héaume // Architecte associée agence RH+ architecture

Alix Héaume © RH+

Nous aimons le béton sous toutes ses formes : gros béton, béton de structure – coulé en place ou préfabriqué – béton de finition etc. Ce matériau est extraordinaire car il permet une grande liberté de conception, tant il existe de variations possibles. Le travail de sa « fabrication », du choix des agrégats, adjuvants, colorants, à celui de sa texture est à chaque fois renouvelé, c’est du sur mesure pour chaque projet, chaque situation. On ne ment pas, on ne cache pas avec le béton. C’est lourd, c’est présent, c’est puissant.

Nous l’utilisons souvent – et à 3 reprises dans des bâtiments parisiens – car c’est pour nous un matériau noble, dont la force plastique et la pérennité sont imparables.

La technicité qui l’accompagne est passionnante et les nouveaux bétons promettent beaucoup de futures innovations architecturales.

 

16 rue Riquet, 22 rue Basfroi et 17 rue Gustave Geffroy © RH+

 

Ils sont 18 à avoir témoigné et discuté autour de leur matière préférée. Retrouvez l’article complet dans le numéro spécial Archistorm n°12, daté mars – avril 2019 !