LYON CONFLUENCE

UNE URBANITÉ NOUVELLE

PARTIE 1

 

Ville de fleuves et de collines, l’ancienne capitale des Gaules tire parti de sa géographie exceptionnelle. Initié lors du mandat de Raymond Barre, le rayonnement international place aujourd’hui Lyon, troisième ville de France, au rang des métropoles européennes. Si les intentions et les outils de planification semblent comparables à ceux qui partagent les mêmes ambitions, le Grand Lyon et ses partenaires se démarquent néanmoins par des spécificités qui trouvent leur fondement dans l’histoire, la géographie et les mentalités. Portée par une vision ambitieuse et une énergie politique, l’ancienne capitale des Gaules croit en elle, multiplie les alliances toute échelle confondue et voit l’avenir avec confiance. Dans ce contexte, le nouveau quartier de La Confluence à l’œuvre depuis 15 ans tient une place prépondérante.

Plan masse © Asylum

Métropole européenne

L’horizon 2030 est celui d’une métropole multipolaire intégrant, d’ouest en est, Saint-Étienne et le Nord Isère, et, du nord au sud, Villefranche-sur-Saône et Vienne. Pour assurer à ce territoire de plus de 3 millions d’habitants une assiette de développement et d’organisation, des procédures techniques, des dispositifs d’observation et d’évaluation sont mis en place. L’élaboration d’un nouveau Schéma de Cohérence Territoriale (SCOT) est l’occasion d’associer les élus, les experts, la société civile et les habitants dans une réflexion prospective pour analyser les mutations sociales et territoriales. Autre pilier, la création d’une autorité administratrice pour étendre le réseau de transports en commun REAL (Réseau Express de l’Agglomération lyonnaise) et favoriser l’intermodalité entre les différents centres urbains de la métropole. Enfin, les universités – Lyon est la deuxième ville étudiante de France – le développement des pôles de compétitivité et d’innovation ainsi que les grands événements culturels (biennale du design de Saint-Étienne, biennales de la danse et d’art contemporain à Lyon, festival du cirque de Bourgoin) exacerbent la vocation centrifuge du Grand Lyon qui obtient un adoubement international. Renouant avec son destin de « ville à quatre rives », elle s’offre une nouvelle image dont le nouveau quartier de La Confluence est la figure de proue. Depuis les premières opérations, il y a quinze ans, le territoire a changé du tout au tout, fruit d’une vision politique soutenue par une gouvernance urbaine engagée et une belle synergie d’acteurs. Mixités fonctionnelle et sociale, attractivité résidentielle, tertiaire et culturelle, architectures remarquables, innovations environnementales, qualité des espaces publics, présence de la nature, innervation par les transports publics… Profitant de sa situation géographique extraordinaire au cœur de la métropole, La Confluence porte haut l’étendard d’une urbanité nouvelle : celle d’une ville où il fait bon vivre, fleuron d’une métropole européenne.

La Confluence – Figure de proue de la métropole

Au confluent du Rhône et de la Saône, dans le prolongement de l’hypercentre, la Confluence est un site singulier dans la géographie lyonnaise. Situés dans la moitié sud de la presqu’île, les 150 hectares ont été gagnés sur les eaux au XVIIIe et ont été longtemps déconsidérés. Enclavé derrière une autoroute et des voies ferrées, le territoire s’est transformé et depuis quinze ans étire les contours névralgiques du centre-ville. À l’entrée sud de la ville, le nouveau quartier constitue aujourd’hui la vitrine de la capitale des Gaules, figure de proue d’une métropole européenne tournée vers l’avenir.

À grand territoire, grand projet

Ce sont quelque 150 hectares de friches industrielles qu’il faut repenser… à l’aune des ambitions du XXIe siècle. L’heure est à la ville heureuse, sensuelle, conviviale, dense, écologique : durable. L’urbanisme affiche des dimensions sensibles. Un urbanisme humaniste qui, loin des logiques fonctionnalistes et rationalistes, se met au service du bien-vivre et de l’environnement. En 1996, un comité de pilotage nomme le groupement composé de l’agence barcelonaise MBM (Joseph Martorel, Oriol Bohigas et David Mackay), de l’urbaniste français Thierry Melot et de la paysagiste Catherine Mosbach pour élaborer les premières pistes de réflexion. Les propositions, pertinentes pour certaines, mais globalement trop lourdes en termes d’infrastructures à construire, ne convainquent guère, se révèlent à la fois peu réalistes et trop onéreuses. Quoi qu’il en soit, le projet de mutation est entériné, soutenu par une large concertation. À charge pour le successeur de Raymond Barre et à la Sem Lyon Confluence, qu’il vient de créer, de transformer la « promesse » en projet opérationnel – un projet complexe, long et coûteux, alors même que l’exécutif du Grand Lyon change de bord à l’arrivée du président Gérard Collomb.

 

UNE VILLE FLUIDE ET ACCESSIBLE

Loin de s’en tenir à une approche purement technique et réglementaire, la SPL Lyon Confluence vise un objectif : construire une « ville durable ». Il s’agit de penser à la qualité de vie quotidienne via une ville innovante et créative. Une ville qui encourage les mobilités douces et limite les impacts environnementaux. Une ville accessible et ouverte à tous, en relation avec les autres quartiers de la ville. C’est pourquoi l’organisation du quartier a été pensée selon des critères de densité, d’ouverture, de lien et de partage : innervation par les transports en commun pour connecter La Confluence à l’ensemble de l’agglomération, priorité donnée aux piétons et aux modes doux – politique de circulation et de stationnement automobile maîtrisée –, ouvrages d’art pour franchir les barrières naturelles (plans d’eau) ou industrielles (voies ferrées) et éviter le cloisonnement, maillage du quartier par le déploiement d’espaces publics jusqu’à l’intérieur des îlots. De fait, l’ensemble des aménagements assure aux piétons des déplacements agréables et sécurisés. Il est facile de sillonner le quartier à pied, d’autant que la nature, très présente, agrémente les parcours. Autant d’éléments qui témoignent d’un urbanisme soucieux des usages sociétaux dans un contexte mondialisé.

La rive de Saône © Laurence Danière

DIVERSITÉ D’USAGES ET MIXITÉ SOCIALE

La mixité fonctionnelle et sociale modèle l’identité du nouveau quartier : à la fois lieu d’habitation, de travail et de loisirs, La Confluence imbrique tous les usages de la ville et porte une attention toute particulière à diversifier les catégories et les typologies de logements pour favoriser la mixité sociale.

Les îlots bâtis, qui ont la densité d’un centre-ville classique, et les espaces privatifs relativement limités permettent une réelle générosité des espaces publics organisés en ramifications.

Trame verte et bleue

Compte tenu des qualités géographiques du site et de la densité prévue pour lutter contre l’étalement urbain, les espaces publics ont la part belle, avec une volonté forte d’offrir des espaces verts. La présence de l’eau – darse, jardins aquatiques… – suppose une gestion alternative des eaux pluviales afin de préserver la qualité des milieux naturels et de protéger les ressources en eau. Le réseau séparatif est préconisé, le rejet des eaux pluviales est prévu en milieu naturel par le biais de dispositifs à ciel ouvert (noues, fossés, caniveaux…). Des systèmes de toitures végétalisées devront être mis en place pour limiter le débit envoyé au réseau. Le choix des matériaux et des végétaux devra limiter la consommation d’eau afin d’entretenir les espaces publics. Des systèmes de récupération des eaux pluviales sont prévus pour l’arrosage et l’entretien des parties communes.

 

Texte : Delphine Desveaux
Image à la une : Vue aérienne de La Confluence © Devisgne Conseil – Jean-Philippe Restoy

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