RÉALISATION

CLINIQUE SAINT-JEAN SUD DE FRANCE, SAINT-JEAN-DE-VÉDAS
A+ARCHITECTURE

Le groupe Cap Santé, « acteur de santé majeur » dans l’Aude, l’Hérault et le Gard, rassemble quelque 18 établissements de soins organisés en filières qui couvrent la plupart des disciplines médicales avec le souci d’une complémentarité de l’offre de santé : cliniques chirurgicales, clinique psychiatrique, service hospitalier à domicile, établissement de soins de suite et de réadaptation, Établissements d’Hébergements pour Personnes Âgées Dépendantes, crèche, sociétés d’ambulance, et service de télémédecine. Avec Saint-Jean Sud de France, « une clinique pour tous », Lamine Gharbi, président de ce groupe, offre un établissement neuf, spacieux, et contemporain, aux Montpelliérains avec la volonté d’offrir le meilleur aux patients, à ses collaborateurs, et à ses praticiens.

Cet établissement à la pointe de l’innovation implanté à la porte ouest de la métropole montpelliéraine succède à la clinique Saint-Jean, première du nom. Fondée en 1956 et rachetée en 2011 par Cap Santé, cette clinique, totalement enclavée et corsetée dans une rue historique du centre-ville de Montpellier, ne répondait plus aux exigences contemporaines de santé.

C’est par un banal SMS que Lamine Gharbi commande à A+Architecture à Montpellier ce nouvel équipement d’un coût de 100 millions d’euros HT, travaux et équipements compris. Un SMS qui vaut commande et programme à la fois ! Un choix qu’il maintient l’ouverture faite : « La maîtrise d’ouvrage n’a pas écrit de programme mais dispose de trente ans d’expériences. Je me méfie des « programmeurs » qui ont tendance à faire plus grand sans forcément d’utilité. Je démarre par l’écoute des souhaits de nos spécialistes médicaux et chirurgicaux, je porte attention aux besoins, aux souhaits, et aux envies, et j’attends une appropriation des équipes soignantes qui sont mises en situation décisionnelle dès le départ de la réflexion. »

Le hall d’accueil est vaste de 1 262 m², pourvu d’une verrière haute de 14 m et d’une palmeraie.

Pourtant courtisé, Cap Santé prend le pari de faire confiance à A+Architecture, agence montpelliéraine avec laquelle il entretient des relations de longue date. « Nous nous sommes accordés sur une forme et une ambition communes pour cette première expérience en hospitalier de cette taille pour l’un et l’autre, dans un territoire qui connait une forte compétition en matière de santé insiste Philippe Cervantes, un des associés-fondateurs de l’agence. À nous deux de prouver, dans le respect et la complicité, que nous avons conçu le plus bel établissement de la métropole montpelliéraine ! Quant à l’absence de programme confirmée par l’absence d’un programmiste, n’oublions pas que les réflexions sur ce projet sont très antérieures et maîtrisées et que nous avons choisi d’en privilégier les avantages… et de balayer les inconvénients. »

Ce choix impose plus qu’une complicité entre tous les acteurs – maître d’ouvrage, médecins, personnels hospitaliers, etc. – pour un travail direct avec l’utilisateur final au service du patient. Confrontés à une multiplicité d’interlocuteurs rencontrés au travers de centaines de réunions, les architectes doivent en permanence prouver leur pertinence et marteler leur conviction pour que le maître d’ouvrage s’approprie le projet.

La clinique marque la porte d’entrée de Saint-Jean-de-Védas. Son positionnement, son ampleur, et la qualité de son dessin – une architecture démonstrative sans ostentation – signent le paysage. Le travail sur la lumière, la générosité des espaces et des volumes, la parfaite lecture des flux, l’abondance du végétal, génèrent une clinique inscrite dans son époque, un établissement apaisé où le stress disparait dans le respect du dogme du maître d’ouvrage. Ce lieu du bien-vivre se mixe à un lieu du bien-soigner pour le double bénéfice des patients et des personnels soignants.

Entretien avec Philippe Cervantes, Associé fondateur d’A+Architecture,
Architecte, Ingénieur ESTP et Gilles Gal, Associé fondateur d’A+Architecture, Architecte, Economiste de la construction, Directeur de travaux MOEX/OPC

Quel a été l’avantage majeur de l’absence de programme ?
P. C. : Organiser une vraie complicité entre tous les acteurs – maître d’ouvrage, médecins, personnels hospitaliers, etc. – au travers de réunions préparatoires multiples, pour un travail en direct, sans filtre, avec l’utilisateur final au service du patient. La multiplicité de nos interlocuteurs nous contraint et nous oblige : nous devons prouver notre pertinence et faire preuve de conviction pour que le maître d’ouvrage s’approprie le projet ! Ce qu’il a fait : saluons-le pour n’avoir pas fait de l’optimisation financière une nécessité absolue. Le volume et la surface du hall d’entrée, le choix des matériaux, la priorité accordée à la lumière du jour le prouvent. La participation d’un programmiste n’aurait pas permis de raconter la même histoire…

Quelle est l’originalité de votre conception ?
P. C. : La clinique marque la porte d’entrée de Saint-Jean-de-Védas. Son positionnement,son ampleur, et la qualité de son dessin – une architecture démonstrative sans ostentation – signent le paysage. Nous nous sommes attachés à produire un lieu du bien-vivre. Le travail sur la lumière, la générosité des espaces et des volumes, la parfaite lecture des flux, l’abondance du végétal, génèrent une clinique inscrite dans son époque, un établissement apaisé où le stress disparaît dans le respect du dogme du maître d’ouvrage. La transparence et la lumière du jour se déclinent jusque dans le bloc opératoire et les différentes salles spécialisées. Ce lieu du bien-vivre se mixe à un lieu du bien-soigner avec des moyens techniques au service d’un fonctionnement irréprochable pour le double bénéfice des patients et des personnels soignants. Pour résumer, la forme guide le patient.

Dédié à l’innovation médicale et aux chirurgies en direct, l’amphithéâtre connecté, objet dans l’objet, espace autonome implanté sur le parvis côté

Entretien avec Lamine Gharbi, Président du groupe Cap Santé et Laurent Ramon, Directeur Général du groupe et de la clinique Saint-Jean Sud de France

Quelle était votre ambition initiale avec Saint-Jean Sud de
France ?
L. G. : Avec Saint-Jean Sud de France, une clinique pour tous, Cap Santé offre un établissement neuf, spacieux, et moderne aux Montpelliérains dans le respect de la volonté du groupe de procurer le meilleur aux patients, à nos collaborateurs, aux praticiens bien entendu. Son accessibilité est le maître-mot avec une implantation géographique à l’ouest de la métropole, sur un axe est-ouest, branchée sur une rocade gratuite, des lignes de tramway et de bus. Avec cet équipement, les patients et les praticiens bénéficient de la modernité avec 26 blocs opératoires contre 15 à Saint-Jean par exemple, tous en lumière du jour. Cela apporte un véritable confort aux patients ainsi qu’aux chirurgiens et personnels médicaux qui opèrent tout au long de la journée. Il est aussi accessible à tous financièrement avec un service d’urgence qui pratique le tiers payant intégral, sans avance de frais, sans reste à charge, sans dépassement d’honoraires ! Et si vous êtes opéré en urgence, le tarif de la « sécu » s’applique : le patient n’a rien à payer.

Coupe longitudinale

Fiche technique

Maîtrise d’ouvrage : Cap Santé
Assistant à maîtrise d’ouvrage : Icade Promotion
Équipe de maîtrise d’œuvre : architecte mandataire : A+Architecture / architecte associé : Stéphane Goavec
Maîtrise d’œuvre d’exécution / OPC : A+Architecture
CSPS : Arteba
Économie de la construction : L’Echo
Bureau de contrôle : Apave
Synthèse : C&G
BET : thermique, fluides et CSSI : Celsius Environnement ; VRD : Epsilon GE ; structure : IB2M ; acoustique : Atech Midi ; fluides médicaux / SSI : Ingéflux ; gestion des eaux pluviales : CEREG
Géotechnicien : Solea BTP
Surface : 25 327 m2 SDP – 26 151 m2 SDO
Budget global (clinique Saint Jean et Pôle des consultations) : 100 M€ HT
Livraison : août 2020

Texte Pierre Delohen
Photos Camille Gharbi

Retrouvez la réalisation sur la Clinique Saint Jean II par A+Architecture dans Archistorm daté mai – juin 2021