Une collection dédiée à la lumière

D’origine belge, Luc Druez a étudié la musique au conservatoire de Bruxelles avant de se tourner vers le travail des matériaux, des tissus en particulier qu’il connaît par son grand-père, tailleur. Proposer des créations de matières entrelacées devient dès lors son nouveau moyen d’expression, qu’il explore maintenant depuis plus de 25 ans.

Depuis 1995, l’édition LcD présente ses créations au cours de nombreux salons internationaux et lors d’expositions. Ses pièces figurent parmi des collections publiques et privées, comme le musée des Tissus à Lyon, La Piscine à Roubaix, le Fashion design Center Ichinomiya au Japon.

Aux limites du plan en deux dimensions, son travail s’arrête pour s’ouvrir à celui des autres, manipulant et donnant vie au textile mis en situation dans l’espace comme sur le corps. Le travail de Luc Druez chemine ainsi sur les podiums des défilés de haute couture, notamment de Christian Dior, Chanel, Fendi, Christian Lacroix, Yves Saint Laurent ou encore Louis Vuitton. Luc Druez intervient également comme consultant en direction artistique auprès de nombreuses entreprises textiles et dans les écoles dédiées. Il crée aussi pour le théâtre, l’opéra et pour les plus grands décorateurs, tels que Peter Marino, Andrée Putman, Elliott Barnes, Bruno Moinard.

La collection de matériaux LcD est une édition limitée de tissus composés de fibres techniques détournées et travaillées de façon artisanale en Belgique, en France et en Italie.

Les composants utilisés possèdent tous des propriétés de performances techniques issues d’autres domaines d’application. Par exemple, le crin des cannes à pêche est translucide, mais solide et lavable, là où la cellophane est légère et entièrement transparente, tout en reflétant la lumière. D’autres matériaux sont mis à profit, comme la gomme de polyuréthane, coulée sur un fil texturé afin de lui conférer un aspect de cuir, le raphia de synthèse, dont le fil continu teint dans la masse est très résistant aux UV, ou encore le PVC, omniprésent dans notre quotidien, transparent et teinté à volonté. Mais, depuis 1992, l’entrelacs de fil de cuivre est devenu la matière phare et l’une des identités fortes de la collection LcD. Recyclable à l’infini, le fil de cuivre utilisé par les électriciens possède un magnétisme tout particulier. Pour Luc Druez, ce métal semi-précieux possède un fort potentiel esthétique, mais canalise aussi les ondes dégagées par les appareils électroniques de notre quotidien.

Tissée au sein d’ateliers spécialisés, la collection LcD peut répondre aux demandes de la décoration résidentielle privée, mais aussi satisfaire les exigences spéciales de production à grande échelle, pour l’hôtellerie, les décors de vitrines, les boutiques, les théâtres, ou les restaurants. Cette collection est entièrement dédiée à la lumière. Tous les tissages translucides peuvent être utilisés dans l’espace intérieur et mis en situation de transparence lorsqu’ils sont installés en stores, écrans ou paravents. Ces tissus peuvent également habiller les murs ou les assises.

Texte : Cléa Calderoni

— retrouvez l’article dans le numéro spécial des Rendez-vous de la Matière + fair(e) 2022