Des îlots de verdure, des édifices anciens, des constructions modernes… découvrir ou redécouvrir Clichy-la-Garenne. Malgré l’importance de son développement, Clichy conserve son caractère de « village ». Avec le souci constant de préserver son équilibre, son identité́ et ses traditions, la Ville construit son avenir. À travers une politique de logement adaptée à sa population, une volonté́ de développer de nombreux espaces verts et les circulations douces, Clichy se rénove constamment pour être une ville en phase avec son époque, attractive et dynamique au cœur du Grand Paris.
Un patrimoine remarquable
Une architecture remarquable, témoin silencieux de l’histoire où chaque façade raconte une part de l’identité de la ville, entre héritage et innovation.
Pavillon Vendôme
Ce domaine du XVIIe siècle comprenait à l’origine une grande basse-cour, des bâtiments, des jardins clos par des murs, des arbres fruitiers ainsi qu’une ferme et de nombreux terrains. Une porte cochère remarquable réalisée par Jean Hanard, sculpteur ébéniste, membre de l’Académie Saint-Luc, marque l’entrée de la propriété. Après avoir appartenu successivement à un riche bourgeois parisien, au Prince Philippe de Vendôme, Grand Prieur de France, et arrière-petit-fils du roi Henri IV et de Gabrielle d’Estrée, et au Prince de Condé, il est abandonné. Classé à l’Inventaire des monuments historiques en 1983, il devient propriété de la Ville en 1989. Ce précieux témoignage de l’architecture classique française du XVIIe siècle, vestige le plus ancien préservé de Clichy avec l’église Saint-Médard, accueille aujourd’hui un Centre d’art contemporain et l’Office de Tourisme de Clichy.
Théâtre Rutebeuf
Les travaux de construction d’une salle des fêtes et de réunions, décidée en 1909, conçue par les frères Pierre et Louis Guidetti, architectes, sont interrompus avec la Première Guerre mondiale. Au sortir de la guerre, les plans sont confiés à deux nouveaux architectes P. Nouret et N. Chimkevivtch. Ce n’est qu’en 1990, à la disparition du dernier cinéma de la ville, que l’édifice a été transformé en théâtre, permettant de retrouver le superbe plafond du grand hall, dans le style Art déco.
En 1967 la salle est modernisée, rénovée, insonorisée. Inaugurée par la première représentation du ballet Coppélia de Léo Delibes, elle prend le nom de théâtre Rutebeuf en hommage au poète éponyme du Moyen Âge dont le buste orne le hall.
Anciens entrepôts du Printemps
Créée en 1905, la société des magasins du Printemps se développe rapidement avec, notamment, la construction d’une annexe en 1908 à Clichy. Ce bâtiment modifiable a successivement servi d’entrepôt, d’atelier de confection puis de bureaux. Le bâtiment central a été conçu par les architectes Popinot et René Simonet selon les techniques nouvelles de l’ingénieur François Hennebique, inventeur du ciment armé, et du décorateur Alexandre Bigot, céramiste très en vogue à l’époque Art nouveau.
La coupole du « Printemps Haussmann », réalisée en 1923 par le grand maître verrier Brière, a été déposée de ses 3185 panneaux de verre en 1939 et mise à l’abri des bombardements dans ces entrepôts. Ce n’est qu’en 1973 que les vitraux sortent de l’oubli et sont remis en place.
Les entrepôts du Printemps constituent l’une des plus belles réalisations du début du XXe siècle à Clichy, marquant l’importance de l’industrie dans son développement urbain. C’est aujourd’hui le siège d’Amazon France.

L’Hôpital Beaujon © Yazid Menour / Ville de Clichy
Hôpital Beaujon
Sans comparaison en Europe, l’hôpital Beaujon est le premier « hôpital-bloc », avec son plan en hauteur et douze étages dont un rez-de-chaussée en sous-sol, bâti entre 1933 et 1935 par les architectes Cassan, Plousey et Walter.
Ce « gratte-ciel de la souffrance », tel qu’il a été surnommé à sa construction, doit son nom à Nicolas Beaujon (1708-1786), receveur des finances et conseiller d’État, qui a fait édifier en 1784 un hôpital-hospice-orphelinat dans le faubourg Saint-Honoré dont L’Assistance Publique, devenue propriétaire, décide en 1933 son transfert à Clichy où elle possède des terrains.
La Direction Régionale des Affaires Culturelles a attribué à cet équipement hors norme le label « Architecture contemporaine remarquable ».
Dans le cadre du projet d’établissement 2021-2025, premier projet commun du groupe hospitalo-universitaire AP-HP Nord (Assistance
Publique – Hôpitaux de Paris) créé le 1er juillet 2019, la plupart des activités de formation, de recherche et de soins de Beaujon et de Bichat seront transférées sur le nouveau campus hospitalo-universitaire situé à Saint-Ouen en Seine-Saint-Denis. Des discussions sont engagées avec les acteurs du territoire sur l’avenir des deux sites.
La Maison du Peuple
Ce premier bâtiment préfabriqué à mur-rideau et ossature métallique édifié en France a été conçu par les architectes Eugène Beaudouin et Marcel Lods, associés à l’ingénieur Vladimir Bodiansky. Ils collaborent avec Jean Prouvé qui leur apporte, au-delà de la conception, des solutions techniques originales dont la plus exemplaire reste les murs, non porteurs, simplement suspendus à la structure. Ce bâtiment entièrement modulable réalisé avec des cloisons, un plancher escamotable et un toit en verrière mobile distribuant un maximum de lumière, considéré à l’époque comme une œuvre d’avant-garde, un témoignage remarquable de l’architecture du « mouvement moderne », est classé monument historique en 1984.
« Mon histoire avec la Maison du Peuple a commencé il y a près de trois ans. Le coup de foudre pour ce lieu a été immédiat… C’est LA rencontre de ma vie. Nous allons faire de la Maison du Peuple un lieu vivant et ouvert à tous, une vitrine de nos savoir-faire français. » Alain Ducasse, Chef cuisinier étoilé.
Dès 2025, le projet architectural est mené par Alain-Charles Perrot, architecte en chef des Monuments historiques, et Florent Richard, architecte du patrimoine, pour le groupe Ducasse, avec un programme ambitieux qui promet une restauration intégrale de ce chef-d’œuvre de l’architecture moderne.
« (…) nous avons le privilège de créer un équilibre entre passé, présent et futur afin de permettre à ce lieu iconique de perdurer. Notre intention est de préserver cet héritage à la conception novatrice, mais également d’en enrichir le récit. L’objectif est de donner naissance à un lieu où l’architecture, l’histoire, la gastronomie et la création se rencontrent en harmonie (…) ». Patrick Jouin et Sanjit Manku, Architectes, Architectes d’intérieur et designers.

entre sportif et culturel Camille Muffat, Rudy Ricciotti © Eric Notarianni / Ville de Clichy
Le centre sportif et culturel Camille Muffat, une architecture audacieuse signée par Rudy Ricciotti.
Ce lieu emblématique et d’innovation environnementale permet d’accueillir des manifestations de haute qualité et participe à la revitalisation des quais de Seine.
L’équipement de 6 000 m² comprend notamment un plateau omni-
sport équipé de tribunes modulables de 2 500 places pour permettre l’accueil de spectacles sportifs et culturels de notoriété nationale, voire internationale, une salle d’escalade, un espace bar, et un parc de stationnement d’environ 100 places.
Le cinéma-médiathèque L’Odyssée
Un nouvel équipement culturel de proximité, structurant, attractif, accessible à tous, dessiné par K architectures, dont l’ouverture est prévue fin 2025.
Le bâtiment sera composé de la médiathèque Jean d’Ormesson et du cinéma Jane Birkin. Avec des espaces de travail individuels et collectifs, l’équipement sera résolument tourné vers l’accessibilité numérique avec notamment un portail donnant accès à ses ressources et des postes de consultation avec des ordinateurs. Un espace sera complètement dédié au jeu vidéo.
Pont de Gennevilliers
Construit entre 1913 et 1921 par l’entreprise Moisant-Laurent-Savey après l’élargissement en 1910 de la rue du Général Roguet, ce pont, formé de trois arches en acier métallique supportées par deux piliers, est amarré de chaque côté de la rive à un ouvrage d’art en pierre d’où partent les escaliers reliant le pont et le quai en contrebas.
Entièrement repeint en 1991 sous la direction de l’architecte Alain Spielmann, il reflète aujourd’hui les couleurs chromatiques.
Par Alain Van Coppenolle et Elisabeth Tran-Mignard
Visuel à la une : © Aziz Lakhal / Ville de Clichy
— Retrouvez l’article dans Archistorm 132 daté mai – juin 2025