FOCUS

GRATTE-CIEL, NEW-YORK PAR LOCI ANIMA

À l’heure où la densification des villes est une réponse au défi démographique, Françoise Raynaud prône une architecture qui réinvente et ré-humanise la hauteur. « J’aime à penser que mon travail d’architecte est un travail de botaniste, mes bâtiments poussent comme des organismes vivants guidés par une énergie intérieure en recherchant les meilleures vues et le soleil. »

La trame new-yorkaise a ainsi constitué ce bâtiment, déterminant l’architecture de sa façade en plein Greenwich : une trame visible, classique et répétitive. Telle un fractal, la tour de Greenwich West se compose d’une subdivision régulière de blocs sur 50 m de largeur. Trames et blocs se répétant « à l’infini » jusqu’à se pixelliser dans les sous-trames des fenêtres. Mais si la façade répète la trame classique, ses angles ont été arrondis comme s’ils avaient été érodés par le vent pour ensuite réfléchir la lumière extérieure d’une manière toute particulière.

La tour de logements est construite en briques pour s’intégrer au mieux dans son contexte urbain anciennement industriel

Dans un souci de respect du lieu et de sobriété, cette tour new-yorkaise qui s’inscrit dans un ancien quartier industriel se devait d’être en brique. Les sables clairs du fleuve Hudson et leur éclat ont cependant inspiré un choix original. Ils ont conduit à utiliser des argiles blanches, découpées sur mesure, allongées pour obtenir une stratification évoquant la spécificité et la poésie du lieu. Tandis qu’une brique émaillée, raffinée, destinée aux embrasures de fenêtres a été choisie pour que la façade puisse réfléchir les rayons du soleil et les reflets du fleuve dans les logements.

Cette réflexion sur l’âme du lieu s’est ensuite déclinée dans la conception intérieure du bâtiment. Les logements ont été conçus pour connecter l’être humain à la nature, capter les vues, la lumière, le vent, les reflets du fleuve Hudson. La tour Greenwich West renouvelle ainsi la hauteur new-yorkaise en offrant de grandes ouvertures laissant entrer la nature avec une proportion remarquable des façades vitrées représentant 60% de la surface du bâtiment. Et pour que tous les logements bénéficient de la lumière naturelle et de l’ensoleillement, y compris ceux présentant un vis-à-vis, le parti pris architectural a consisté à multiplier les angles de construction. 85% des logements présentent ainsi une double voir une triple orientation.

L’entrée typique new-yorkaise, la canopy, arbore une lame d’acier réfléchissant la lumière dans et sur le bâtiment.

Cette réinterprétation de la tour new-yorkaise s’est également déclinée dans le hall d’entrée végétalisé par Patrick Blanc, botaniste français. Ainsi que dans la conception d’un socle vitré, accueillant, ouvert sur la rue, en continuité avec le socle commerçant. L’entrée typique new-yorkaise avec ses canopies a elle aussi été renouvelée de manière très contemporaine grâce à une lame d’acier réfléchissant la lumière dans et sur le bâtiment.

Fiche technique 

Maîtrise d’ouvrage : Cape Advisors, Strategic Capital
Maîtrise d’œuvre : Loci anima, mandataire ; Adamson Associates, architecte d’exécution
Surface de plancher : 25 500 m2
Livraison : janvier 2021

Certains logements profitent de la vue sur le fleuve Hudson

Visuel à la une Telle un fractal, la tour de Greenwich West se compose d’une subdivision régulière de blocs sur 50 m de largeur.

Retrouvez le focus sur le gratte ciel New-yorkais de Loci Anima dans Archistorm daté juillet – aout 2021