PORTRAIT

AREP

 

1997 : Étienne Tricaud et Jean-Marie Duthilleul, architectes et ingénieurs, fondent AREP (Aménagement, Recherche, Pôle d’échanges), filiale de la SNCF, pour renouveler les gares contemporaines françaises. Près de 20 ans plus tard, le bureau d’études pluridisciplinaires est un groupe implanté à Paris, mais aussi en Chine, au Vietnam, aux Émirats arabes unis, au Qatar et au Maroc, qui exerce à l’international et emploie 900 salariés.

 

Son expansion tient moins d’une mutation que d’une patiente évolution : pionnier et spécialiste de la programmation, la conception et la mise en œuvre des gares, AREP l’a aussi été des questions de mobilités. Facteur clé pour comprendre les transformations des villes, c’est aujourd’hui un outil fécond pour agir sur elles. Comme le souligne Étienne Tricaud, le groupe poursuit donc sa vocation de faire des gares « des lieux de convergence des aménités de la ville ». Et fort des métiers et des compétences qu’il a su réunir et faire collaborer, il embrasse aussi la conception, à toutes les échelles, des espaces de la ville en mouvement fréquentés par les foules. Pour les missions de maîtrise d’œuvre, AREP regroupe plusieurs studios d’architecture, un studio d’urbanisme, des designers et un bureau d’études techniques tous corps d’état, spécialiste des questions de structures, de fluides, d’acoustiques, de thermique et pilote des directions de travaux. Une équipe de programmistes et une autre assurant des missions de conduite d’opérations composent un pôle d’Assistance à la Maîtrise d’ouvrage. Enfin, des équipes dédiées conduisent ces missions à l’étranger.

 

 

Après quelques années d’exercice dans une halle aux Batignolles, la transformation du quartier jouxtant les voies ferrées de la gare Saint-Lazare contraint l’agence à déménager au cours des années 2000. Avenue d’Ivry, le promoteur Rémi Gaston-Dreyfus vient alors d’acheter les anciennes usines Panhard-Levassor. AREP lui propose d’en être le premier locataire, à condition d’en être aussi l’architecte. « We shape our buildings ; thereafter they shape us » : ces mots de Winston Churchill, prononcés en 1943 lors du débat sur la reconstruction de la Chambre des députés du Royaume-Uni, Étienne Tricaud les fait siens pour transformer la première usine de voitures au monde en un programme tertiaire aux qualités indéniables. Du point de vue urbain, architectural, technique, mais aussi énergétique, la reconversion du bâtiment est une réussite. Un large atrium, éclairé de manière zénithale, prend place au centre des anciens plateaux de travail industriels, les rendant habitables comme lieux de travail. Accueillant les circulations verticales, l’atrium est le cœur du dispositif architectural, le lieu privilégié du passage, du croisement, de la rencontre. Articulant visuellement l’ensemble des bureaux traités en open space, tout en les mettant à distance les uns des autres, il permet à des centaines de personnes de travailler dans la même « pièce », dans une ambiance et une acoustique des plus confortables.

 

 

Texte : Maxime Decommer

Visuel à la une : ©Michel Slomka

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